Les femmes noires et racisées sont largement absentes du débat public lorsqu'il est question de violences sexuelles. Kharoll-Ann Souffrant explore les raisons historiques de ce constat à partir d'exemples tirés du Québec, de la France et des États-Unis. Entre les impacts de la colonisation et de l'esclavage, les stéréotypes liés à la sexualité des Noir·es ainsi que les failles du système de justice, elle révèle les dynamiques à l'oeuvre derrière la marginalisation des femmes afrodescendantes. La parole des survivantes noires serait-elle doublement invisibilisée, tant par les institutions patriarcales que par un certain féminisme blanc et libéral qui aurait accaparé le mouvement #MeToo?
Malgré les beaux discours sur la diversité corporelle et l'acceptation de soi, rien ne semble entamer la grossophobie ambiante. Dans Cet exécrable corps, Eli San explore son dégoût instinctif envers son propre corps. D'un ton acerbe, vulnérable et parfois indulgent, ce livre parle de capitalisme, de haine de soi et d'injonction à la minceur, mais surtout, de la difficulté d'être emprisonnée dans un corps que tout nous pousse à haïr.
Marie Darsigny creuse ici son histoire de dépendance à l'alcool et aux drogues, histoire qui remonte à l'adolescence et se déploie sur deux décennies. Mêlant récit et essai, elle évoque des figures de la culture populaire (Amy Winehouse, Billie Holiday), des écrivaines (Marguerite Duras, Jean Rhys, Joan Didion, notamment), cite des écrits féministes et des études sur la question pour comprendre sa résistance aux discours sur la guérison. Intoxiquée fonctionnelle, délinquante assumée, Darsigny décrit avec humour son combat quotidien contre les attentes déçues et les péripéties de ses cures de désintoxication.
À partir de son expérience quotidienne de citadine, à titre de travailleuse, conjointe et mère, la géographe féministe Leslie Kern évoque divers aspects du rapport des femmes à la ville. Les questions de violence et d'agression sont abordées de façon concrète, incarnée.
Kern s'attarde à la manière dont les relations de genre, de classe, de race, d'âge se déploient dans la ville. Elle s'appuie sur des études en urbanisme, en géographie et sur des références à la culture pop, pour montrer comment une ville genrée qui s'embourgeoise exclut les populations marginalisées, mais également pour évoquer les possibles configurations d'une ville plus inclusive.
Féministe, arabe, maghrébine, musulmane de France vivant maintenant à Montréal, le parcours de Bochra Manaï est celui dune immigrante de première génération au Québec, ses questionnements sont aussi ceux dune immigrante de deuxième génération en France. Engagée dans la lutte contre lislamophobie, elle a rencontré des jeunes stigmatisés comme étant radicalisés ainsi que leur famille pour mieux comprendre leur trajectoire. Les récits qu'elle en a tirés sont intercalés dans ce carnet où elle relate les divers projets auxquels elle a participé: recherches, interventions dans les médias, mobilisations de la communauté musulmane.
La question des jeunes trans gagnerait à être mieux connue du grand public. Longtemps, les identités trans et non binaires chez les enfants et les jeunes ont été comprises comme des pathologies du développement à mettre en veilleuse, voire à corriger. Or, la littérature scientifique actuelle et l'expérience du terrain nous montrent que les identités de genre non conformes sont une expression parmi d'autres de la diversité humaine. Défendant une approche dite «transaffirmative», qui repose sur une vision non binaire du genre, non pathologisante, respectant l'autodétermination et l'expertise des personnes sur leur vie, cet ouvrage pluridisciplinaire entend fournir des fondements théoriques et pratiques sur le sujet, dans le but d'accompagner et d'améliorer la qualité de vie de ces jeunes.
On a noté récemment une augmentation marquée des représentations LGBTQ+ à la télévision. Ici, « télévision » inclut une très grande variété de plateformes et de formats : fictions, talk-shows, séries web... Média de masse, liée à des intérêts capitalistes, la télévision semble bien mal adaptée à la transmission des cultures queer. À partir d'études de cas (États-Unis, Espagne, Allemagne, Québec), y sont analysées les limites des critères définissant les « bonnes » représentations des réalités queer : en voulant les rendre visibles, normalise-t-on les identités queer ? Avant d'être un courant à la mode, voire un critère pour relancer une série télé, rappelons que le queer est un « faire » politique.
Luxure, nom féminin : comportement de quelqu'un qui se livre sans retenue aux plaisirs sexuels.
Les codirectrices de Libérer la colère poursuivent leur relecture libre et féministe des péchés capitaux en s'attaquant cette fois à une bête redoutable : le sexe. Qui a dit que la libération sexuelle des années 1970 avait vraiment «libéré» notre sexualité ? Est-ce que le devoir conjugal n'appartient qu'à la génération de nos grands-mères ? Comment se fait-il que le fossé orgasmique soit encore si profond?
De l'asexualité au BDSM, du polyamour au consentement enthousiaste, ces textes culottés réclament haut et fort une nouvelle révolution sexuelle, une réinvention de nos rapports intimes. Si le privé est politique, la sexualité est la clé de voûte de véritables rapports égalitaires. Nous réclamons le droit à la jouissance complète de nos vies. Si dans Libérer la colère nous disions être des féministes frustré·e·s, nous constatons dans Libérer la culotte que nous sommes aussi mal baisé·e·s.
Peut-on être à la fois une pop star et une icône féministe ? Depuis qu'il est diffusé en masse sur les réseaux sociaux, et encore plus avec la libération de la parole à la suite des mouvements de dénonciation à l'échelle planétaire, le féminisme semble être devenu un effet de mode.
Dans cet essai critique sur la place du féminisme dans la culture populaire contemporaine, Sandrine Galland réapprend à aimer ces figures pop pour mieux les comprendre et relever ce qu'elles représentent de subversif et d'inclusif, et montrer ce qui se passe entre la gloire et la chute de ces stars. Plus qu'un effet de mode, ce sont de nouveaux récits qui s'écrivent avec ou en marge des féminismes.
Cet essai est une réflexion sur l'autorité au sein de la gauche et de la mouvance anarchiste, dans une perspective féministe et décoloniale. Les inégalités de genre, de classe et la domination Nord-Sud sont tour à tour évoquées pour analyser ce qui constitue le capital culturel de plusieurs leaders élitistes de la gauche.
Tandis que les théories conspirationnistes sont florissantes, il est impérieux de comprendre l'attrait qu'elles exercent et de nous rappeler que les organisations anarchistes se sont souvent inspirées d'associations secrètes et de pratiques occultes.
Cet essai d'une activiste, elle-même anarchiste et féministe, tient à la fois de l'histoire, de l'ethnographie et du récit.
L'école enseigne-t-elle l'hétérosexualité ? Dans la cour de récréation comme en classe, les jeunes ont tôt fait de comprendre quels corps et quels comportements sont admissibles. Ce livre passe au crible une culture scolaire qui contribue à reconduire des normes de genre et de sexualité, souvent à son insu. Il montre comment les programmes, les manuels et les pratiques enseignantes peuvent maintenir les élèves dans l'ignorance quant à leur identité et leurs désirs, voire alimenter la violence.
Dressant un portrait actuel de l'éducation à la sexualité en France et au Québec, il propose des pistes d'intervention afin de rendre les contenus scolaires véritablement inclusifs et anti-oppressifs.
Qu'y a-t-il de commun entre Joyce Echaquan, mère de famille Atikamekw morte en septembre 2020 dans un hôpital de Joliette, et Marie-Joseph Angélique, esclave noire exécutée à Montréal en 1734 ?
La militante de longue date Alexandra Pierre en aurait long à dire sur le sujet. Dans ce livre, elle s'entretient avec neuf femmes engagées afin de connaître leurs histoires de résistance et faire apparaître le fil qui les unit les unes aux autres. Elle en tire un matériau inédit, ancré dans les luttes passées et futures, et détaché des grandes trames du féminisme blanc et du militantisme traditionnel.
Habilement orchestré, alternant de l'intime au politique, cet essai révèle une pensée en mouvement, généreuse et insoumise.
Celles qui s'affirment comme féministes, ou qui réclament simplement plus de justice sociale, deviennent vite la cible de critiques et d'attaques. Le féminisme crée la polémique et on demande sans cesse aux femmes de le justifier. L'égalité serait déjà atteinte. Les luttes des femmes seraient dépassées, il faudrait maintenant s'inquiéter des hommes... Et quoi encore ? Tous ces blocages prennent forme dans un imaginaire collectif patriarcal, ignorant de l'histoire des femmes et contaminé par de tenaces préjugés. Or, les inégalités persistent et, pendant que nous nous expliquons, nous ne nous y attaquons pas.
Ce manuel de survie en milieu hostile arrive à la rescousse de celles qui veulent des arguments pour ne plus trahir leurs idées et des stratégies pour riposter à leurs adversaires.
Vulgarisant les principales notions théoriques, historiques et politiques du féminisme tout en démystifiant la diatribe masculiniste, ce petit traité militant peut se glisser aussi bien dans la poche d'une consoeur aguerrie que dans celle d'une néophyte. Gageons que, bien outillées, les féministes consacreront moins d'énergie à se défendre, et passeront à l'action.
En matière de sexualité, rares sont les références présentant des informations justes, critiques et inclusives. C'est l'exploit que réalise Our Bodies, Ourselves, véritable classique de santé des femmes. Dans cette première adaptation francophone, Corps accord propose un guide accessible sur l'intimité et la sexualité. Comment la culture influence-t-elle l'expérience de la sexualité?? Comment conjuguer désir et handicaps ou maladies chroniques ? De quelles façons se vit le plaisir sexuel ? Que recouvre la notion de consentement ? On y trouve des connaissances issues de la recherche, des points de vue féministes ainsi que des témoignages de personnes aux expériences variées.
La question de la reconnaissance du travail invisible des femmes dans les familles et dans la société fait du surplace depuis au moins 40 ans. Où en sommes-nous aujourd'hui face à ces enjeux soulevés par les féministes durant la décennie 1970, et comment s'expriment-ils dans différentes communautés ou milieux, des travailleuses du sexe aux proches aidant·e·s ? Quels sont les nouveaux aspects de l'invisibilité de ce travail "considéré féminin", et, plus généralement, où en sont les revendications en matière de reproduction sociale ?
Ce recueil entend dresser un état des lieux de la question et des mobilisations à mener, avec des actrices directement au coeur de ces enjeux.
Camille Toffoli croit que les chanteuses country, les sad girls et les championnes de rodéo ont quelque chose de fondamental à nous apprendre sur les rapports de genre et les privilèges de classe. «Filles corsaires» construit une pensée qui a les deux pieds dans la vie, qui jette son dévolu sur les figures oubliées et les angles morts d´un certain féminisme universitaire. Pourquoi le célibat volontaire, l´autonomie sexuelle et la non-maternité sont-ils toujours frappés de suspicion ? L´amitié peut-elle réellement lutter contre l´hétéronormativité ? Comment penser une politique de la solitude ? L´autrice investigue ces questions, et bien d´autres, à travers une série de portraits où les anecdotes côtoient les réflexions philosophiques. Une éthique féministe inconfortable qui se déploie quelque part entre les journées de travail en librairie et les soirées karaoké.
Nées en Italie dans les années 1940, Silvia Federici et Mariarosa Dalla Costa sont des militantes pionnières et des intellectuelles féministes de premier plan. Dans ces entretiens inédits menés par l'historienne Louise Toupin, elles reviennent sur le mouvement qu'elles ont cofondé en 1972, le Collectif féministe international, qui fut à l'origine d'une revendication radicale et controversée au sein du féminisme, celle de la rémunération du travail domestique invisible.
À partir de cette riche expérience, elles racontent comment s'est complexifiée leur pensée au fil du temps, et formulent une critique intersectionnelle du capitalisme néolibéral, à partir de la notion de crise de la reproduction.
Quand ont commencé ces Correspondances libres, furieuses et joyeuses entre jeunes féministes, en 2008, le web avait encore l'air d'un vaste boy's club. Il était habituel de considérer le féminisme comme dépassé, de prétendre que les jeunes femmes ne s'y intéressaient guère. Or, depuis qu'elles ont pris la toile d'assaut, nous avons découvert une génération de jeunes féministes courageuses, créatives et bavardes, aussi solides dans l'analyse de la culture pop et des mouvements sociaux de partout dans le monde que dans la gestion des trolls et la solidarité. Le blogue Je suis féministe a servi de porte d'entrée pour des dizaines de jeunes femmes francophones en manque de tribunes. C'est dans cet espace privilégié qu'elles se sont affirmées, qu'elles ont démarré de nombreux débats et donné vie à une culture féministe propre au web, qu'il est devenu impossible d'ignorer aujourd'hui.
Les filles de Je suis féministe passent au papier, pour garder une trace de cette aventure collective marquante, et réfléchir au chemin parcouru. Cette anthologie comprend des textes de 30 auteures, écrits entre 2008 et aujourd'hui, et portant sur des sujets aussi variés que le viol, la maternité ou le coming out féministe, en passant par la publicité, le féministe pop et la violence policière.
Manifeste céleste met en scène le parcours d'une universitaire devenue horticultrice, qui nous fait part de ses réflexions sur notre relation à la nature. O'Green évoque les écueils que peut engendrer la quête de spiritualité, dans des milieux où circulent une majorité de femmes, mais où celles-ci ne sont pas à l'abri du mansplaining.
On retrouve aussi dans ce texte une forme de nature writing, mêlant observations de la nature, aspects autobiographiques et considérations politiques, un genre principalement associé à des auteurs masculins. Ici, point de lyrisme, mais un regard féministe et ironique sur les différentes conceptions de la nature qui façonnent nos rapports aux autres et au monde.
À chaque mouvement de libération, sa réplique contre-révolutionnaire: c'est ce que nous enseigne l'histoire. Les luttes féministes n'y font pas exception. Décrié à droite comme un réel péril pour la stabilité sociale et l'avenir de la nation, à gauche comme une lutte secondaire à inscrire dans un bien plus vaste programme, le féminisme a toujours dérangé ceux qui trouvent intérêt à préserver le régime patriarcal. Tant sur le plan des idées que de l'action, l'antiféminisme se déploie suivant une logique réactionnaire, dont la visée, consciente ou pas, serait de revaloriser une condition masculine mise à mal. Pour arriver à leurs fins, les antiféministes usent de stratégies discursives comme la désinformation ou le recours à la nostalgie du «bon vieux temps» et à l'ordre naturel. Ce sont précisément ces discours revanchards, présents sur toutes les scènes, de celle de l'humour à celle du militantisme, que cet ouvrage entend décortiquer. «L'antiféminisme a accompagné toute l'histoire du féminisme, en dénonçant ses excès ou en s'empressant d'en dresser le constat de décès. Il couvre un spectre très large, mais il comprend toujours une dénonciation de la liberté et de l'égalité que revendiquent les féministes pour toutes les femmes.» [extrait de l'introduction] Des textes de Julie Abbou, Jérôme Cotte, Francine Descarries , Francis Dupuis-Déri, Sara Garbagnoli, Diane Lamoureux, France Théoret et Sidonie Verhaeghe.
Tant de luttes ont été menées pour que les lesbiennes sortent de l'ombre. Pourtant, les adolescentes qui prennent conscience aujourd'hui de leur homosexualité refont le même chemin tortueux, de l'invisibilité à l'affirmation. Et le récit de ces expériences demeure rare, étouffé, voire phagocyté par le tapage continu du discours hétérosexiste. Ce livre rassemble et analyse les témoignages sans fard d'une vingtaine de jeunes femmes qui ont accepté de dévoiler pour nous ces parcours intimes. Quand prend-on conscience de son orientation sexuelle? Que faire des désirs homosexuels naissants? Comment agissent les représentations culturelles de l'hétérosexualité? Et qu'est-ce qui fait que l'on s'identifie, au final, comme lesbienne? Toutes se souviennent de l'homophobie latente à l'école, des relations hétérosexuelles malheureuses, du sentiment d'être normales ou déviantes, des réactions de leur famille, de leur propre déni. Et du silence aussi, qu'elles ont brisé pour cet essai, qui veut aider d'autres jeunes femmes à surmonter la détresse et les blessures.
Les crises environnementales sont aussi des crises humanitaires. Les changements climatiques, la pollution, les catastrophes ont des effets directs sur les populations et quand un drame survient, il ne suffit pas d'arrêter les déversements et d'éteindre les feux. Il faut aussi réparer, nourrir, prendre soin, des gestes de l'ombre qui incombent traditionnellement aux femmes. Aussi, les périodes de crises politiques, de famines, de pauvreté, les grandes transformations sociales peuvent être des périodes de grande violence et d'augmentation des injustices. Il y a une urgence écoféministe. Les auteures de ce livre pensent que l'écoféminisme est une clé importante pour comprendre le monde actuel et espérer le préserver. Si on connaît peu les écoféministes, elles sont pourtant partout dans les mouvements pour la démocratie directe, pour la convergence des luttes, altermondialistes, anticapitalistes, militantes de la transition et féministes de la troisième vague, partout dans les quartiers, les maisons, les organismes où l'on cherche à prendre soin du monde localement.
Ce livre veut faire apparaître l'écoféminisme d'aujourd'hui. Pour ce faire, il donne la parole à des auteures aux engagements très différents les uns des autres. Elles s'intéressent, en effet, à des sujets variés comme l'organisation locale démocratique, la décolonisation, la résistance aux grands projets d'exploitation des ressources, les droits des animaux, la crise de la reproduction, la place des femmes dans le retour à la terre, la financiarisation du vivant, etc. Toutes sont mues par l'urgence de préserver les conditions de vie sur Terre. Et pensent que nous n'y arriverons pas sans rompre radicalement avec l'idéologie de domination, l'attitude de maîtres et de propriétaires qui caractérise le rapport des humains avec la nature.
Féminisme et religion sont-ils mutuellement exclusifs, voire irréconciliables ? Devons-nous absolument vivre des déchirements autour de ces enjeux fondamentaux ? Dania Suleman pense que non.
Avec cet essai bref et brillant, écrit dans un souci de vulgarisation, elle saute dans l'arène dans le but avoué d'amorcer une réconciliation entre ces deux droits constitutionnels : égalité des droits et liberté spirituelle. Une réflexion salutaire puisant à la sociologie, au droit et au féminisme, qui vient revaloriser l'autonomie et la liberté des femmes tout en offrant un point de vue incarné sur l'identité religieuse, et surtout, qui peut contribuer à apaiser les fractures sociales.
Ce livre est une vague. Il a émergé au fil des récentes dénonciations, celles qui n'ont pas fini de secouer tous les milieux pour en révéler la violence sexuelle cachée. Au départ, Geneviève Morand et Natalie-Ann Roy, deux amies ébranlées par l'accumulation des révélations, écrivent ensemble pour partager les contrecoups. Ce qui leur saute alors aux yeux, c'est une immense colère accumulée. Une colère cachée, qu'il faut taire pour préserver les apparences d'harmonie. Mais une fois révélée, la colère ne se laisse plus endiguer. Que se passerait-il si les victimes de violence laissaient cette colère courir? C'est ce qu'elles décident de faire en invitant à la libération un large groupe de femmes. Elles sont nombreuses à avoir répondu présentes, à unir leurs témoignages, leurs coups de gueule et leurs réflexions sur diverses formes d'agressions. Pour ne plus rester seules avec le poids de la paix ou du désastre, et chercher soulagement dans la solidarité et la parole.