Compositrices : l'histoire oubliée de la musique, comme son titre l'indique, se présente comme un manuel d'histoire de la musique, recoupant volontairement les mêmes périodes que la plupart des ouvrages de références, c'est-à-dire huit grandes parties : Antiquité, Moyen-Âge, Renaissance, époque des absolutismes (baroque), siècle des Lumières (classique), période romantique (XIXe siècle), période moderne (1890-1945), période contemporaine. Ce découpage traditionnel permet au lecteur de se référer à ses connaissances préalables, ou inversement d'arpenter par la suite d'autres ouvrages structurés sur les mêmes bases, dans le but à la fois de favoriser la comparaison des approches et de faciliter un travail intellectuel de complément entre les livres.
En presque quarante ans, Mylène Farmer a façonné un univers très personnel et insolite dont l'aspect inaccessible a nourri l'imaginaire de ses nombreux admirateurs comme du grand public. Elle a su s'imposer dans le paysage de la culture pop francophone, s'adaptant aux modes tout en préservant ses inspirations propres. Absente des scènes médiatiques, ces rares concerts connus pour leur grande technicité et la paradoxale grande intimité qui y règne, attirent toujours des dizaines de milliers de personnes qui constituent un public loyal habité par une ferveur presque religieuse. Cet ouvrage s'attache à analyser le parcours et la carrière atypiques de la chanteuse, à expliquer son statut d'icône désormais indiscutable, à travers ses oeuvres et ses interventions médiatiques.
« Mama sé, mama sa, mama makossa », ce mantra de Manu Dibango (1933-2022) a été repris, samplé, plagié de Michael Jackson à Rihanna, en passant par les Fugees ou encore Beyoncé. Paru à l'occasion de la coupe d'Afrique des Nations en soutien aux Lions Indomptables du Cameroun, « Soul Makossa » constitue dès sa parution en 1972 un véritable manifeste culturel. Ce titre est la porte d'entrée naturelle dans l'oeuvre foisonnante de ce compositeur et saxophoniste d'exception, qui a su fusionner entre autres l'afro-beat de Fela Kuti et le zouk de Kassav', et donner naissance à la world music. Les tribulations artistiques de Manu Dibango l'ont conduit de Reims à Bruxelles, de Douala à Abidjan, de Paris à New York, où il a partout été acclamé, devenant dans les années deux mille le patriarche de la musique africaine. Ces entretiens, avec son ami et producteur Yves Bigot, rendent hommage à sa personnalité à travers son histoire personnelle comme musicale, sa vision originale du panafricanisme, et ses observations lucides des enjeux culturels et géopolitiques entre les peuples.
Passant de Beyoncé à Mick Jagger, de Tony Blair à Ronald Reagan, d'Occupy Wall Street à la guerre du Vietnam, cet abécédaire explore les rapports entre les artistes et les tendances sociétales dans le paysage anglo-saxon des années soixante à nos jours. En plus de 140 entrées, l'auteur s'attache à éclairer les contextes dans lesquels sont ancrés les grands combats de cette époque, étudiant les liens qui se font et se défont entre les cultures musicales d'une part et les générations, les classes sociales et les mouvements politiques d'autre part. Il dissèque les relations entre la musique et la société avec la volonté de mettre à distance les légendes, soulignant l'engagement ou l'inconséquence de certains artistes et scrutant ceux qui, avant Obama, avaient fait de la pop une composante de leur stratégie politiqu
Le 3 juillet 1971, la mort de Jim Morrison, survenue à Paris, bouleverse la jeunesse occidentale. Le chanteur des Doors est alors l'une des rock stars les plus adulées, un sex-symbol provocateur et controversé. Mais dans ce livre c'est d'un Jim Morrison bien différent dont Hervé Muller parle : celui qu'il a côtoyé pendant les derniers mois de sa vie, alors qu'il se trouvait dans la capitale française pour échapper au « Roi Lézard », image qu'il avait pourtant contribué à créer, mais dont il avait perdu le contrôle. Hervé Muller fait la part des choses entre le mythe et la réalité de cette existence, aussi brève qu'intense, en esquissant le portrait d'un poète sensible. Il y raconte aussi son enquête sur les circonstances de la mort du chanteur et reconstitue l'essentiel des dernières vingt-quatre heures de sa vie. Cet ouvrage est également l'occasion de redécouvrir les photos sans fard de Morrison prises par l'auteur.
Detroit, Motor City. Ce nom est depuis 100 ans synonyme de l'industrie automobile américaine, mais dans la musique, il signifie haute énergie, usine à hits, PFunk, techno. Il évoque John Lee Hooker et Iggy Pop, Marvin Gaye et Jeff Mills, Bob Seger et George Clinton. Il embrasse toute l'histoire de la musique américaine, des big bands Swing qui soulevaient des ballrooms parmi les plus grandes du pays aux soirées techno qui faisaient vibrer les murs des friches industrielles, en passant par les shows télévisés prestigieux de la Motown, le chaos des soirées psychés des années de braise de l'après-68 et la brutalité du hardcore des années Reagan. Detroit sampler raconte cette épopée de vinyle, de furie et d'électricité par une analyse libre et passionnante de l'évolution musicale de la ville.
À l'automne 1959, deux Français passionnés de blues, Jacques Demêtre et Marcel Chauvard, s'envolent pour la première fois aux États-Unis, missionnés par le magazine Jazz Hot. Ils rencontrent Muddy Waters, John Lee Hooker, B.B. King, Champion Jack Dupree, Buddy Guy, J.B. Lenoir, Tampa Red, Elmore James et bien d'autres au cours de leur périple entre New York, Détroit et Chicago.
De Harlem au South Side de Chicago en passant par le Black Bottom de Détroit, ils arpentent les lieux où se joue et se vit le blues: boîtes de nuit, salles de concerts, appartements modestes, églises, sous-sols, studios d'enregistrement et maisons de disques, pour en rapporter un témoignage ainsi que des photographies sans précédent pour l'époque.
Voyage au pays du blues retrace cette odyssée au plus près des artistes, dans leur intimité et leur quotidien, bien avant que ceux-ci ne deviennent des figures tutélaires et indétrônables du blues.
Qu'elle arrache un sourire, émeuve aux larmes ou hérisse le poil, la voix de Céline Dion ne laisse personne indifférent. Et si la chanteuse a souvent été décriée par la critique pendant ses années de gloire, elle est désormais considérée comme l'une des rares figures indéboulonnables de la culture populaire. Lancée en 1982 dans un coin reculé du Québec, et pensée pour conquérir un public international, sa carrière exemplaire a été patiemment façonnée par deux accros au travail et au succès : « Céline » et René Angélil ; la star en devenir et son ambitieux imprésario. En revenant sur l'ensemble de son parcours et sur les épisodes clefs de l'une des plus impressionnantes discographies pop des dernières décennies, ce livre donne aussi à voir la conquête plus personnelle d'une voix. On y découvre le cheminement physique et spirituel de Céline qui, marquée par la discipline d'une vestale romaine, parfait son instrument pour transmettre au mieux ses émotions, indépendamment des barrières de langue et de culture.
Acteur et témoin privilégié de l'émergence du free jazz à la fin des années cinquante, le trompettiste afro-américain Don Cherry s'est construit dans l'ombre des plus grands saxophonistes de son temps: Ornette Coleman, John Coltrane et bien d'autres. Tête de proue de l'avant-garde, Cherry se sent tôt à l'étroit dans une Amérique conservatrice et va alors entamer un long voyage, au sens propre, et se construire un univers unique où se mêlent le jazz, les folklores du monde et maints autres champs. Sa vie emprunte ainsi une trajectoire singulière où se croisent notamment Lou Reed, Allen Ginsberg, Alejandro Jodorowsky ou Sun Ra. Cette biographie entend donner au lecteur les clés de ce monde en proposant une discographie contextualisée et appuyée par de nombreux témoignages d'époque.
Ne croyez pas ce que disent les vieux bluesmen du Delta. Le blues n'est ni une affaire d'hommes ni le fruit du diable, on le doit à une femme : Ma Rainey, la « mère du blues ». Elle a été la première à incarner cette musique, où se reflétaient la douleur et les espoirs d'être née noire, femme et pauvre dans le Sud des États-Unis, à l'orée du XXe siècle. Pionnière dans une époque de changements, son parcours et sa voix témoignent autant de l'affranchissement des artistes noirs que d'une féminité rebelle, assumant une sexualité libérée. Star du vaudeville et des premiers 78-tours dans les années 1920, elle a été le modèle de Bessie Smith, Louis Armstrong et bien d'autres. Ancêtre commun au jazz, au rock, au funk, au hip-hop et à toute leur descendance, sa contribution est historique.
John Coltrane est l'un des premiers noms qui nous vient à l'esprit lorsqu'on parle de jazz mais il n'est pas simple d'appréhender l'ensemble de son oeuvre. Constamment à la recherche de nouvelles sonorités et de techniques novatrices, désireux de faire évoluer son jeu, il a fait évoluer le jazz. Après avoir joué avec les plus grands (Dizzy Gillespie, Miles Davis, Thelenious Monk) auprès desquels il développe son style unique, il crée la sensation avec un album enregistré en même temps qu'il travaille avec Miles davis sur Kind Of Blue et qui sera un des monuments du be-bop : Giant Steps. Après ce coup d'éclat, il emprunte une voie qui n'appartient qu'à lui et dont l'apogée sera atteinte avec A Love Supreme, avant d'embrasser les terres nippones et d'explorer fièvreusement le free jazz.
Musicienne, poétesse, mais aussi photographe et peintre, Patti Smith est une artiste totale qui n'a eu de cesse, tout au long de sa carrière, de saluer ses influences artistiques. Des membres de cette famille choisie, le plus important est certainement Arthur Rimbaud. Entre la jeune prolétaire de Chicago et le poète de Charleville, un lien indéfectible se tisse. Grand frère, amant platonique, mentor, Arthur inspire Patti et la guide, par ses appels à la liberté et à la modernité, dans sa vie comme dans son art : « Il est avec moi à tous mes concerts [...] Je connais Arthur depuis toujours ». Par l'analyse du parcours artistique et personnel de Patti Smith, de sa découverte de l'oeuvre de Rimbaud à ses pèlerinages à Charleville, ce livre se propose de décrypter cette constellation intime.
De sa jeunesse américaine dans le Sud ségrégationniste à ses dernières années passées en France, la vie de Nina Simone se lit comme un roman.
Enfant prodige blessé par le racisme, elle fait ses débuts dans les clubs douteux d'Atlantic City avant de triompher sur les scènes du monde entier. Très tôt engagée dans la lutte pour les droits civiques, elle mêle avec succès art et militantisme, mais des problèmes personnels graves viennent entraver sa carrière. Après des années de galère, notamment parisiennes, elle renoue avec le succès grâce au triomphe inattendu de « My Baby Just Cares For Me ». Cette biographie exhaustive met en lumière le parcours d'une artiste, tardivement reconnue comme la créatrice majeure qu'elle a été, et son influence qui dépasse largement le cadre de la musique.
« Sound of surprise », c'est ainsi que le chef d'orchestre américain Leonard Bernstein a défi ni une des inventions culturelles marquantes du début du XXe siècle, le jazz. Cette anthologie se présente non seulement comme un guide d'écoute, une discothèque idéale du jazz mais aussi une sélection de cent disques qui ont marqué profondément l'histoire de la musique afro-américaine, nécessaire pour tous les mélomanes qui sont perdus dans les rayons des disquaires. Album après album, se dessine le portrait du musicien choisi, le récit de l'histoire du jazz, dans ses phases multiples, ses différentes formes, ses révolutions successives. Louis Armstrong, Wayne Shorter, Ella Fitzgerald, Duke Ellington, Miles Davis, Billie Holiday, John Coltrane, Dave Brubeck, Charlie Parker, Sun Ra, Cecil Taylor, Martial Solal, autant de figures essentielles dans un ouvrage qui l'est tout autant.
Eric aime Pattie qui aime George, l'histoire vieille comme le monde d'un triangle amoureux. Sauf qu'ici, les protagonistes sont emblématiques du Swinging London et ont marqué la musique du XXe siècle. Pattie Boyd, jeune mannequin en vogue, est mariée à George Harrison, Beatles de sa profession. Eric Clapton, guitar hero courant après l'amour, tente de trouver sa place dans cette époque de tous les possibles et dans les bras de Pattie. Celle-ci leur inspire deux des plus belles chansons d'amour : « Something » pour George, « Layla » pour Eric. Deux hits que tout oppose, écrits par deux amis que tout rassemble. Au fil du livre, à la lumière de ce drame pop et romantique, Jérôme Attal s'interroge : nos histoires d'amour ne font-elles que répéter les schémas mythiques et les codes courtois ? Une oeuvre a-t-elle le pouvoir de conquérir un coeur ?
Si les croquants et croquantes de la France entière ont chanté à tue-tête les textes d'un des plus célèbres chanteurs français, peu d'entre eux connaissent son implication au sein du mouvement anarchiste entre 46 et 48. Souvent éludée par les biographes, cette parenthèse politique et littéraire a pourtant façonné son être et conditionné toute son oeuvre. Avant de monter sur scène, Brassens, qui voulait être poète, a passé la guerre et les années qui suivirent à dévorer les livres de Baudelaire, Gide, ou Anouilh avant de découvrir François Villon, Proudhon ou Bakounine, dont les idées antiétatiques, antimilitaristes, et le désir d'égalité sociale, lui seyaient tout à fait. En découla une carrière journalistique dense pour Le Libertaire.
Avec le rap les coups, Thomas Morfin a composé un éloge véhément du rap américain. Bousculant la chronologie et les hiérarchies, conviant aussi bien les pionniers que les contemporains, les obscurs autant que les stars, il s'efforce de décrire les formes mutantes de cette musique et de rendre justice à sa capacité d'invention. Dans le même mouvement, le rap les coups est le récit d'une passion, et d'une passion qui dure : les Mémoires - ou la mémoire - de quelqu'un qui a pratiquement l'âge du rap et a grandi avec lui. Il assume la subjectivité et le parti pris de l'hommage, mais c'est pour aboutir au coeur d'une passion collective et générationnelle. Le moi initial débouche sur un très vaste nous uni par un même rythme, emporté par les mêmes «coups».
Ce livre dresse le portrait du compositeur avant-gardiste et visionnaire Philip Glass. D'abord tête chercheuse aux côtés d'artistes tels que Steve Reich ou Bob Wilson, Glass s'affranchit progressivement de l'étiquette minimaliste et donne à sa musique une dimension plus universelle, établissant un pont vertigineux entre Bach, Ravi Shankar, David Bowie, et Aphex Twin. Fort d'une oeuvre conséquente (12 symphonies, 25 opéras, piano solo, musique de chambre...), il élargit notamment le spectre de son audience grâce à l'écriture de nombreuses bandes originales de films (The Hours, Candyman, Truman Show...) et s'impose comme un artiste incontournable, dont le travail est encore régulièrement revisité par des artistes contemporains.
Figures populaires ou activistes de l'ombre, certains hérauts du rock'n'roll font de leurs pulsions créatrices une alternative salutaire à une vie de délinquance. Combien d'entre eux ont déclaré qu'autrement, ils seraient « soit morts soit en prison » ? Pour traduire cet instinct de rébellion, ils ne répondent qu'à un seul impératif : en restituer l'énergie, brute, viscérale. De Jerry Lee Lewis aux Cramps, des Sonics à Motörhead, des Stooges aux Guns N'Roses, de Little Richard à AC/DC, de Johnny Thunders à Nirvana, cet arc électrique fou et giratoire traverse les contre-cultures et le paysage pop depuis soixante-dix ans. Il a façonné le rock garage, le hard-rock, le grunge, le punk et ses déclinaisons, d'autres chapelles plus confidentielles dont les scandinaves restent les gardiens.
Il était une voix, la voix exceptionnelle d'une jeune femme, noire et pauvre, née dans le sud des Etats-Unis en 1917. Ella Fitzgerald sacrifie sa vie au public et à la musique, jusqu'à se fondre en elle. Ses scats endiablés, ses interprétations lumineuses et son art de l'improvisation le prouvent : elle fait corps avec le rythme, transcende les mélodies et sublime chaque parole. Sa musique ne connaît aucune frontière, de style, de classe ou de couleur : le swing des big bands, le be-bop des clubs embrumés, les comédies musicales de Broadway et les ballades de Tin Pan AIley.
Ella chante en égale avec Louis Armstrong, Frank Sinatra, Count Basie et tous les plus grands, donne leurs lettres de noblesse aux meilleurs compositeurs américains ; la First Lady of swing interprète l'opéra de Gershwin, le jazz de Duke Ellington, la bossa-nova de Jobim et même la pop des Beatles. Dans une Amérique dévorée par le racisme, la voix d'Ella combat toute forme de ségrégation. Avec l'aide de son manager Norman Granz, cette artiste respectée dans le monde entier fait entrer les artistes noirs dans les lieux qui leur sont interdits, contribuant à conquérir la dignité qui leur est due.
Apparue dans les 60's dans le milieu de la boxe grâce à la gouaille de Muhammad Ali puis appliquée, avec le succès retentissant qu'on connaît, au rap dans les 80's sous la plume du rappeur Rakim, la punchline a fait couler beaucoup d'encre. Si elle était constitutive du style de la première génération de rappeurs, elle divise désormais et se retrouve parfois tournée en ridicule par la nouvelle génération qui cherche à s'affranchir de cette science du langage jugée trop ampoulée. En prenant comme point de départ le succès « Bonjour » du rappeur Vald, l'auteur remonte la généalogie du terme et propose une analyse vivante de la joute verbale, convoquant dans un joyeux mélange, des analyses stylistiques de lyrics, des clashs de rappeurs, des poèmes de boxeurs et l'amour du jeu littéraire.
Dix ans après la parution de sa première anthologie consacrée au rap, Sylvain Bertot actualise ce qui est devenu depuis un classique de la littérature hip-hop. Si la première version est parue à une époque où la légitimité du rap semblait encore à prouver pour certains, cette nouvelle mouture, bien qu'augmentée, est née au prix de choix déchirants tant les artistes représentatifs du genre ont été nombreux à dominer les charts sur cette décennie écoulée. C'est tout naturellement que viennent donc rejoindre l'aventure des artistes tels que PNL, Kendrick Lamar, Future, Nicky Minaj, Young Thug, Kaaris, Casey et tant d'autres. Forte de ses deux cents albums choisis sur des critères de qualité formelle et de représentativité de tous les styles du rap, cette sélection permet au lecteur de déambuler à l'aise dans les boulevards comme les sentiers du hip-hop.