19 novembre 1957Cher Monsieur Germain,J'ai laissé s'éteindre un peu le bruit qui m'a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon coeur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n'ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j'ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. (...)Je vous embrasse, de toutes mes forces.Albert CamusAlors qu'il vient de recevoir le prix Nobel de littérature, Albert Camus écrit à son ancien instituteur à Alger, celui sans qui «rien de tout cela ne serait arrivé», toute sa reconnaissance. L'ensemble de la correspondance entre les deux hommes et un extrait du Premier homme où apparaît le personnage de l'instituteur M. Bernard sont ici réunis. Une édition en forme d'hommage à ce lien magnifique de gratitude et de tendresse.
« Contre la société, contre les préjugés d'un temps pas si lointain, elle a pris tous les risques » (Dinaw Mengestu).
Dédié à la fille qu'elle n'a jamais eue, cet ouvrage est une succession de courts textes décrivant les souvenirs qui ont façonné la vie exceptionnelle de Maya Angelou (1928-2014). Féministe avant l'heure, après une enfance et une adolescence marquées par la violence, elle fréquentera le milieu intellectuel noir-américain et défendra sans relâche la condition des femmes noires. C'est grâce à l'écrivain James Baldwin qu'elle se mettra à écrire, après la mort de Martin Luther King, pour devenir l'auteure que l'on connaît aujourd'hui.Un récit captivant, dans lequel elle partage ses combats et les épreuves qui ont forgé son caractère dans la compassion et le courage.La grande militante des droits civiques raconte ses existences sans fard. Le Monde des livres.L'oeuvre de Maya Angelou est, par sa simplicité et sa grâce, un langage universel. Les Inrockuptibles.PRÉFACE DE DINAW MENGESTU.Traduit de l'anglais (États-Unis) par Anne-Emmanuelle Robicquet.
Amis à la scène comme à la ville, les deux artistes échangent sur leurs conceptions de la vie et les coulisses du métier dans une correspondance à la fois drôle, profonde et émouvante, avec cette complicité sincère qui les lie.Préfacé par Gaël Faye.
En 1862, Walt Whitman part à la recherche de son frère, porté disparu sur les champs de bataille de la guerre de Sécession. Il découvre la situation épouvantable des hôpitaux militaires et refuse de rester indifférent. Poète engagé, humaniste, Whitman va mettre ses idéaux en application. Il décide de se consacrer aux blessés, d'accompagner les mourants, plaçant sa vie entre parenthèses durant trois ans.
Quels que soient leur camp ou leur couleur, il apporte amitié, écoute et réconfort à ceux qui en ont besoin. Le soir, il écrit : des carnets pour se libérer, des articles pour témoigner, des lettres à sa mère pour s'épancher. Ces trois sources se complètent pour faire de Tant que durera la guerre un document intime, littéraire et historique unique.
« Ma Véronique, tout ça est bien excitant, New York très très beau. Je mène une vie de chien savant, je savoure le succès avec force whiskies, mais la ville est drôlement belle. Tu verras ça, c'est fou. Je ne peux pas te dire si je suis heureuse ou pas, je n'ai pas le temps de le savoir. » 1954. Après la publication de Bonjour tristesse, Françoise Sagan, dix-neuf ans, découvre le succès, le milieu littéraire et l'Amérique lors de la tournée mondiale organisée autour de son livre. À son amie chère, Véronique, elle écrit ses émois, ses voyages et ses rencontres à coups de lettres pétillantes et de télégrammes espiègles.L'écrivaine rédige ces missives avec la délicatesse, le ton lapidaire et l'autodérision qui signent son style. Elle.Un bonheur de lecture qui nous replonge dans toute une époque et révèle une facette très attachante du mythe. Version Femina.Ces lettres ont le charme intense des premières fois et des amitiés absolues. Page des libraires.PRÉFACE D'OLIVIA DE LAMBERTERIE.
«Tu es entrée, par hasard, dans une vie dont je n'étais pas fier, et de ce jour-là quelque chose a commencé de changer. J'ai mieux respiré, j'ai détesté moins de choses, j'ai admiré librement ce qui méritait de l'être. Avant toi, hors de toi, je n'adhérais à rien. Cette force, dont tu te moquais quelquefois, n'a jamais été qu'une force solitaire, une force de refus. Avec toi, j'ai accepté plus de choses. J'ai appris à vivre. C'est pour cela sans doute qu'il s'est toujours mêlé à mon amour une gratitude immense.» Pendant quinze ans, Albert Camus et Maria Casarès échangent des lettres où jaillit toute l'intensité de leur amour. Entre la déchirure des séparations et les élans créateurs, cette correspondance met en lumière l'intimité de deux monstres sacrés au sommet de leur art.
Le discours qui a changé le mondeLe 28 août 1963, Martin Luther King se tient face à des milliers d'Américains venus manifester en faveur des droits civiques devant le Lincoln Memorial à Washington. Son discours et son célèbre « I Have a Dream » galvaniseront tout un mouvement et changeront le cours de l'histoire.
Ce même 28 août, Joséphine Baker prend la parole quelques minutes avant le Dr King avec un texte tout aussi enflammé. Elle est son pendant féminin, icône du féminisme, de l'antiracisme et de la Résistance.
Cet ouvrage est préfacé par Amanda Gorman. Jeune poétesse noire américaine, elle se place dans l'héritage du pasteur, alors que les premiers mots de son poème durant l'investiture de Joe Biden résonnent par leur douleur et leur espoir, comme ceux prononcés en 1963.
La réédition de ces discours, en version bilingue, est un hommage à ces personnalités extraordinaires et une source d'inspiration pour une nouvelle génération d'activistes qui continuent à mener la lutte pour la justice et l'égalité.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Santiago Artozqui.À propos des auteurs Martin Luther King Né en 1929 et décédé en 1968, il est le leader du mouvement pour les droits civiques et lauréat du prix Nobel de la paix. Il a inspiré et soutenu la lutte pour la liberté, la non-violence, la fraternité interraciale et la justice sociale.
Joséphine Baker Née en 1906 et décédée en 1975, elle est une artiste et résistante française d'origine américaine. Icône du féminisme et de l'antiracisme, elle est entrée au Panthéon le 30 novembre 2021.
Amanda Gorman Née le 7 mars 1998, elle est la plus jeune poétesse de l'histoire américaine à avoir été invitée à réciter un poème à la cérémonie d'investiture d'un président des États-Unis. Elle est militante engagée en faveur de l'environnement, de l'égalité raciale et de la justice entre les sexes.
« Inspirant. » Olivia de Lamberterie, ELLE
L'écrivain aux trois continents, africain, européen et américain, assemble le puzzle de son identité.
" Nous sommes dans l'ère de la mutation, cher Alioune, et ce sont les rencontres, comme la nôtre, qui définissent de plus en plus nos rapports. Les nationalités ne veulent plus rien dire. Tu es Sénégalais, je suis Congolais. Et alors ? Notre fraternité est liée à la complicité que nous éprouvons en nous lisant les uns les autres. ".
Après Rainer Maria Rilke et ses Lettres à un jeune poète, Mario Vargas Llosa et ses Lettres à un jeune romancier, Alain Mabanckou répond aux questions posées par Alioune, jeune Sénégalais de 18 ans apprenti romancier. L'enfance grande ouverte sur les mots, l'épiphanie de la vocation, les joies de la création, mais aussi les tourments de la solitude et de l'angoisse...
Alain Mabanckou se raconte avec la sagesse et l'humanité qui caractérisent toute son oeuvre.
«Mon petit Truffe, ma grande Scottie».Helen Scott et François Truffaut se rencontrent à New York en janvier 1960, lorsque le jeune cinéaste s'y rend auréolé du succès de son premier film, Les Quatre Cents Coups. Dès qu'elle l'aperçoit débarquant de l'avion, cette attachée de presse influente a le coup de foudre. Leur amitié fusionnelle commence à cet instant.Entre 1960 et 1965, période où ils se sont le plus écrit, Scott vit à New York et se consacre à la promotion de la Nouvelle Vague et de l'oeuvre de Truffaut aux États-Unis. Au gré de cette sélection de lettres inédites, on suit la genèse de Jules et Jim, de La Peau douce, de Fahrenheit 451, mais aussi du livre d'entretiens mythique entre Hitchcock et Truffaut dont Helen Scott fut la cheville ouvrière.Dans ces échanges pleins d'esprit, l'intime l'emporte souvent sur le professionnel : Truffaut, grand épistolier, se confie sur ses amours et ses doutes, tandis que Scott s'épanche à son tour, éprise de celui qu'elle considère comme un génie, son «ruffaut chéri», son «Truffe», son «beau gosse».Témoignage précieux sur le cinéma français outre Atlantique, cette correspondance fulgurante se lit comme un roman.
Le Che par lui-même, une véritable autobiographie épistolaire.
Lettres 1947-1967 Une redécouverte intime et politique du Che à travers les lettres à ses proches pour la première fois publiées.
Des premières pérégrinations à moto à travers l'Amérique latine aux dernières expéditions tragiques au Congo et en Bolivie, en passant bien sûr par la révolution cubaine, les lettres d'Ernesto Che Guevara rassemblées ici couvrent toute sa vie.
Des plus personnelles aux plus politiques, cette correspondance largement inédite donne à voir le Che fils, ami, amant, guérillero, leader politique, philosophe et poète - un homme enjoué, drôle, parfois sarcastique et profondément aimant, toujours exigeant.
Véritable autobiographie épistolaire, un extraordinaire document qui nous permet de comprendre, derrière l'icône, qui était vraiment le Che.
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Antoine Martin Publication d'un choix de correspondances, inédites pour la plupart, du révolutionnaire assassiné. Ces écrits, à la modernité frappante, ressuscitent Guevara en jeune voyageur à motocyclette, en contraire d'un Christ ou en stratège des lendemains qui chantent.
Libération Récits de vie entre réparation de moteur, colères idéologiques et amour filial, c'est tout un chemin d'existence et de pensée que l'on découvre sous la plume de celui qui deviendra le Che Livres Hebdo Je t'embrasse avec toute ma ferveur révolutionnaire mérite aussi la lecture pour les talents d'écriture d'Ernesto Guevara, son humour tranchant et vif, sa tendresse pour ceux qu'il aime.
Jeune Afrique Je t'embrasse avec toute ma ferveur révolutionnaire comprend des lettres inédites qui, intime et politique entrelacés, redonnent corps à l'ami, au fils, à l'amant comme au guérillero, au ministre, à l'internationaliste ardent.
Venceremos
« Mon caractère était timide et réservé : eh quoi ! j'ai su le contraindre à la vie moderne et j'en apprends chaque jour davantage puisque je baigne en plein dedans, toujours tendu au fond de moi, jouissant de ma personnalité qui est sensible, compréhensive et qui sait recueillir. »
Quatre décennies de la correspondance entre Karl Marx (1818-1883) et son ami le plus fervent, Friedrich Engels. Cédant volontiers aux commérages et aux fous rires, dans cette sélection de lettres, le père du communisme donne libre cours à ses colères et nous offre un autoportrait extrêmement vivant.
«Je vous écris tandis que s'éteignent les dernières notes de notre Alléluia. Souvent j'écoute ce chant. Il me parle de vous, Anne. Je pense qu'il vous ressemble, ou du moins, à une certaine Anne, la plus secrète, la plus vraie, la plus exigeante. J'aime que cette Anne-là existe. Pour l'atteindre il faut du silence et de la force. Ce n'est pas commode. Mais passionnant.» En 1962, un homme politique français de quarante-six ans rencontre à Hossegor une jeune fille de dix-neuf ans. Il lui écrira, jusqu'à la veille de sa mort, plus de mille lettres témoignant d'un amour secret et indéfectible. Ce recueil nous dévoile des aspects totalement inconnus de celui qui fut deux fois président de la République.
Maria Montessori est connue sous toutes les latitudes pour la méthode éducative qu'elle a inventée, qui défia les conventions corsetées de son temps et est aujourd'hui adoptée dans plus de 60 000 écoles à travers le monde. Dans cette sélection, Simone Lanza réunit quelques lettres rares, publiques et privées, de l'extraordinaire savante qui a contribué à l'émancipation des femmes et à la formation de milliers d'enfants. Un témoignage lucide, inspirant, nécessaire.
Dans le théâtre shakespearien, les lettres déclenchent de sombres intrigues. Subtils concentrés de style, elles révèlent des amours téméraires, empêchés ou tragiques. Ce très riche opuscule rassemble les lettres les plus mémorables qui émaillent l'oeuvre du Barde et nous offrent une perspective inhabituelle sur ses personnages hors du temps.
Inédite en France à ce jour, cette correspondance nous plonge dans l'univers intime d'un couple mythique de la littérature italienne.
" Chère Elsa, je n'ai plus eu de tes nouvelles, mais je continue quand même à te donner des miennes, dans l'illusion que cela te fera plaisir d'en recevoir.
Je fais donc toujours les mêmes choses, que je t'ai déjà dites. Malheureusement je dors mal et cette nuit, peut-être à cause du bruit fait par deux Danoises de retour d'un bal, je n'ai presque pas dormi. Je me sens très nerveux, très agité, très agacé. Hélas, pas même Anacapri où je me suis senti bien si souvent ne parvient à me calmer.
Berto est arrivé et nous avons tout de suite repris le scénario. Je ne travaille à rien d'autre, j'ai essayé de commencer une nouvelle, mais elle me donne si peu de plaisir à l'écrire que je l'arrêterai.
Comme je te l'ai dit tant de fois, je pense souvent à toi et je ressens terriblement ton absence. Plus que je ne croyais. Quand tu viendras, je serai, du moins au début, presque heureux. " (Anacapri, 11-15 août 1951).
La centaine de lettres, télégrammes et cartes adressée par Moravia à Elsa Morante sur près de quarante années (1947-1983) témoigne du lien profond et durable qui unit passionnellement deux des plus grands écrivains du XXe siècle. On découvre au fil de ces lettres leur vie mondaine, leurs amitiés choisies, leur commune passion de l'écriture et l'esprit de saine compétition littéraire, la beauté de Rome et l'enchantement d'Anacapri. Mais s'y dévoilent aussi deux personnalités incompatibles, qui tantôt se ménagent et tantôt se trahissent, qui sont tantôt amants tantôt bourreaux, tantôt vénaux tantôt spirituels, qui ne parviennent jamais à vivre autrement cet étrange et puissant amour. Unis, autant que divisés, pour la vie.
Lettres réunies, éditées et préfacées par Alessandra Grandelis.
«La première lettre de Vincent Van Gogh à son frère Théo, datée d'août 1872, est envoyée de La Haye. Il a dix-neuf ans. Il ne sait pas qu'il va peindre. La dernière lettre, inachevée, Théo la trouve dans la poche de Vincent qui s'est tiré une balle dans la poitrine le 27 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise. Des dizaines de toiles encombrent sa chambre. Presque quotidiennement, pendant dix-huit ans, Vincent a écrit à Théo. Et Vincent écrit à propos de tout à Théo comme il lui envoie toutes ses toiles. Il lui montre ce qu'il peint comme ce qu'il est. Ces lettres incomparables - des récits, des aveux, des appels - sont nécessaires pour découvrir le vrai Van Gogh devenu mythe... Il n'est pas un peintre fou. Au contraire, solitaire, déchiré, malade, affamé, il ne cesse d'écrire, lucide, comme il traque la lumière.» Pascal Bonafoux.
«Les contes de fées c'est comme ça.Un matin on se réveille.On dit : Ce n'était qu'un conte de fées...On sourit de soi.Mais au fond on ne sourit guère.On sait bien que les contes de fées c'est la seule vérité de la vie.»Antoine de Saint-Exupéry
Si la saga Les Quatre Filles du docteur March a façonné l'imaginaire de générations de jeunes lectrices, la vie de son autrice est quant à elle restée dans l'ombre. Militantisme féministe et abolitionniste, prédilection pour les romans puissants, rapport ardu à la célébrité et remise en cause de l'institution du mariage :
Les lettres de Louisa May Alcott - jusqu'alors inédites en français - racontent la parabole chaotique d'une écrivaine qui sut se frayer un chemin dans un monde d'hommes.
Boris Vian charmeur, tendre, amoureux, certes, mais aussi Boris Vian irrévérencieux, volontiers potache, incroyablement inventif. Jusque dans ses écrits intimes, l'auteur de L'Écume des jours a toujours fait preuve d'une fantaisie et d'un humour à toute épreuve. Dans ces quelque 140 lettres adressées à sa mère, à ses épouses, à ses amis et à ses enfants, et à travers certains courriers qu'il a reçus en retour, on redécouvre avec bonheur sa plume savoureuse et son univers haut en couleurs.
Qu'est-ce que le XIXe siècle a encore à dire et à apprendre au XXIe siècle ? Dans ces lettres, Victor Hugo stigmatise les injustices commises et subies par ses contemporains et prophétise une Europe véritablement unie, dont le progrès et la liberté sont les devises. Une lecture vivifiante, adressée au genre humain tout entier, où une indomptable passion politique se transcende en souffle poétique.
On savait Char et Camus frères en amitié. Les quelque deux cents lettres inédites ici rassemblées l'attestent, qui retracent ce que furent les engagements et les travaux communs des deux hommes après-guerre et leur proximité attentive et réciproque. Mais ce qui donne tout son sens à cette correspondance est ce qui l'a peut-être initiée : la rencontre et la reconnaissance de deux oeuvres en même temps que leur convergence dans une époque de démesure et de déraison. Tout comme «l'envie d'écrire des poèmes ne s'accomplit que dans la mesure précise où ils sont pensés et sentis à travers de très rares compagnons» (Char à Camus), le moment de doute dans l'accomplissement d'une oeuvre ne peut que s'appuyer sur «l'ami, quand il sait et comprend, et qu'il marche lui-même, du même pas» (Camus à Char)... Une façon lumineuse, entre Ventoux et Luberon, de rejoindre l'intuition de Julien Gracq qui, avec l'éloignement du temps, voyait se «rapprocher aussi, dans la signification de leurs oeuvres, deux amis dont les silhouettes pouvaient sembler si différentes».
Édition de Franck Planeille.
Édition augmentée de huit lettres inédites.
En mai 1897, à Munich, le jeune Rainer Maria Rilke rencontre Lou Andreas- Salomé, de quinze ans son aînée.
Le coup de foudre amoureux évoluera en une longue amitié et une puissante complicité artistique et humaine. « Toi seule sais qui je suis », lui écrit-il en 1903.
Cette sélection de lettres retrace l'histoire de ce lien unique entre deux âmes soeurs.
Traduit de l'allemand par Dominique Laure Miermont
En avril 1915, Apollinaire, parti au front, reçoit le quatrain prometteur «d'une femme de France» signé du pseudonyme Yves Blanc sous lequel se cache Jeanne Burgues-Brun, poète et romancière résidant à Montpellier. Quatre vers qui deviendront son «talisman» protecteur et qui lançeront, entre les deux écrivains, une correspondance, de marraine à filleul de guerre, d'une soixantaine de lettres. Les mots affectueux de la jeune femme, dotée d'une certaine audace et n'hésitant pas à faire d'Apollinaire son «maître», plaisent au poète qui, en réponse, manie l'écriture géniale et impétueuse qui a construit son oeuvre. Ces deux esprits érudits content leur quotidien, s'échangent leurs impressions sur le conflit, l'époque, le sentimental, vacillent entre légèreté et fièvres amères. Animés du même goût pour la littérature, leurs considérations poétiques viennent enrichir les espoirs et les craintes que la période inflige inévitablement à ses acteurs et ses témoins.
Ce volume associe pour la première fois les envois de la marraine, jusqu'alors totalement inédits, à ceux de son célèbre «bleu soldat de rêve» qui furent publiés, séparément en 1951, amputés de nombreux passages.
La préface de Pierre Caizergues vient détailler l'importance et le caractère exceptionnel de cet ensemble désormais complet.