Sur un même dossier où n'apparaissent ni preuve ni aveu, un homme de soixante-six ans, après avoir été acquitté en première instance, vient d'être condamné en appel à quinze ans de prison et, du même coup, rayé du monde des vivants. Que l'on «croie» cet homme innocent ou non n'a aucun intérêt:une justice sérieuse et digne, honnête, n'avait simplement pas le droit de l'empêcher de poursuivre librement sa vie, sans raison valable, en faisant mine de s'appuyer sur un dossier qui ne contient que du vide trouble, des inepties, des tricheries.À travers cet exemple, dont il décortique avec la minutie qu'on lui connaît chacun des éléments, Philippe Jaenada dresse un vibrant réquisitoire contre les dysfonctionnements inacceptables d'un système policier et judiciaire qui, par manque de moyens et de détermination, se délite sous nos yeux dans l'indifférence générale.Après les succès remarqués de La Petite Femelle, de La Serpe (prix Femina) et d'Au printemps des monstres, Philippe Jaenada nous offre ici une nouvelle facette de son très grand talent.
Soixante-dix ans de combats, de passion et d'engagement au service de la justice et de la cause des femmes. Et toujours la volonté de transmettre aux nouvelles générations le flambeau de la révolte. Parce que l'égalité entre hommes et femmes est loin d'être acquise. Et parce que naître femme reste une malédiction dans la plupart des pays du monde.
Avec son amie Annick Cojean, la célèbre avocate revient sur les épisodes marquants de son parcours rebelle : son enfance en Tunisie dans une famille juive modeste ; son refus d'un destin assigné par son genre et son rêve de devenir avocate ; sa défense indéfectible des militants des indépendances tunisienne et algérienne soumis à la torture ; son association, Choisir la cause des femmes ; et, bien sûr, ses combats pour le droit à l'avortement, la répression du viol, la parité.Une farouche liberté laisse un dernier message: si on arrête, on est foutues. Magali Cartigny, Le Monde.Il est de ces voix et ces combats qui changent une société. Hélène Roussel, France Inter.
Ce coffret comporte deux ouvrages retraçant le récit de ces audiences à travers les chroniques de l'écrivaine Sylvie Caster, les comptes rendus de Lorraine Redaud et de Xavier Thomann, journalistes à Charlie Hebdo, ainsi que les dessins d'Emmanuel Prost, de Corentin Rouge et de Benoît Springer.
Trois reproductions de dessins inédits offerts avec ce coffret.
Racisme, violences, harcèlement, corruption, faux en écriture publique... Pour la première fois, six policiers issus de différents services - stups, mineurs, BAC, CRS, police aux frontières - révèlent à visage découvert ce qui depuis trop longtemps gangrène la police.
Cette immersion dans leur travail quotidien montre la mécanique froide mise en oeuvre par l'administration pour faire taire les policiers : « Soit tu fermes ta gueule, soit tu fermes ta gueule. » Dans un milieu où l'omerta règne en maître, ces lanceurs d'alerte font le pari courageux de prendre la parole, moins pour dénoncer des coupables que dans l'espoir de voir évoluer leur institution vers davantage de justice et d'avoir ainsi une police irréprochable.
Laëtitia Perrais avait 18 ans et la vie devant elle. Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, elle a été enlevée. Puis tuée. Par la vague d'émotion sans précédent qu'il a soulevée, ce fait divers est devenu une affaire d'État. À travers cette enquête de vie, Ivan Jablonka rend Laëtitia à elle-même. À sa liberté et à sa dignité.
Le journaliste Valentin Gendrot a passé quinze mois dans ce sas de la folie ordinaire. Il est allé à la rencontre des malades, des infirmiers et des médecins. Il a vécu de l'intérieur cet univers digne de Vol au-dessus d'un nid de coucou. Le récit saisissant qu'il en tire dévoile la face cachée de la société à travers le fonctionnement d'une structure où se concentrent tout son mal être et sa misère.Gestion des cas difficiles, hospitalisations avec et sans consentement, irresponsabilité pénale, manque de moyens... Faut-il enfermer pour guérir ? Une enquête terrible et nécessaire.Valentin Gendrot, trente-quatre ans, est journaliste. Il a publié, sous pseudonyme, Les enchaînés, un an avec des travailleurs précaires et sous-payés (Les Arènes, 2017). Il est l'auteur du best-seller Flic, un journaliste a infiltré la police (éditions Goutte d'Or, 2020).
L'acte XVIII des Gilets jaunes s'achève dans la désolation sur les Champs-Élysées. À l'Assemblée, certains s'interrogent sur la fragilité du régime. Une dépêche de l'AFP relève des « défaillances » dans le dispositif des forces de l'ordre. Le gouvernement veut reprendre la main... Le préfet de police Delpuech est alors limogé, et le président de la République fait appel à un homme réputé pour sa fermeté : Didier Lallement, préfet de région à Bordeaux. Il prend ses fonctions dans l'urgence et imprime immédiatement sa marque.
Toujours en uniforme, il s'installe dans une des salles de commandement, au milieu de ses hommes. Il ne mâche pas ses mots. On dit de lui qu'il est « impitoyable » et autoritaire. « Lallement, le nouveau préfet qui fait flipper les flics », titre Libération qui parle d'une « reprise en main musclée de la préfecture ».
Pendant trois ans, il est aux premières loges de toutes les questions de sécurité, et au coeur du pouvoir. Ayant quitté ses fonctions, cet homme de conviction au service de la République accepte de parler. Stade de France, mouvements insurrectionnels, attentat à la préfecture, incendie à Notre-Dame, montée de la violence, trafic de drogue, relations avec le gouvernement...
Ce témoignage sans langue de bois est absolument inédit et passionnant.
« Jamais nous n'avons été à ce point testés sur la difficulté de juger des faits sans faillir face à l'émotion de se venger. » V13 est le nom du procès historique des attentats du 13 novembre 2015, qui ont tué 130 personnes et blessé des centaines d'autres à Saint-Denis et à Paris.
Une charge émotionnelle hors normes. Une salle d'audience construite pour l'occasion, un budget de 10 millions d'euros.1 800 parties civiles, 1 300 blessés, 330 avocats, 20 accusés dont le plus connu, Salah Abdeslam.
Azzeddine Ahmed-Chaouch, journaliste à Quotidien et Valentin Pasquier, dessinateur judiciaire pour France Inter, Le Parisien et Ouest France, ont couvert les 9 mois de ce procès.
Ils ont assisté aux audiences, rencontré les victimes, les avocats, les parties civiles, les policiers et rapporté les propos de Salah Abdeslam.
Ils ont tout vu, tout entendu, tout noté. De la salle d'audience aux couloirs du Palais, en passant par les lieux privés réservés aux témoins.
Ce qu'il faut savoir sur la plus grande audience criminelle jamais organisée en France est dans cet ouvrage.
Au nom de notre histoire, de notre démocratie, de notre combat contre le terrorisme.
Tous les jours, près de chez vous, un bon père de famille couche avec sa petite fille de neuf ans. Ou parfois elle lui fait juste une petite fellation. Ou c'est une grande soeur avec sa petite soeur. Dans cette anthropologie de l'inceste, Dorothée Dussy se penche sur les mécanismes complexes par lesquels l'inceste est couramment pratiqué dans l'intimité des foyers français.
À la faveur du réel, et de la banalité des abus sexuels commis sur les enfants, l'inceste se révèle structurant de l'ordre social. Il y apparaît comme un outil de formation à l'exploitation et à la domination de genre et de classe. Cinq ans d'enquête ethnographique sont restitués dans ce livre : un voyage subversif au coeur de familles que rien, ou presque, ne distingue des vôtres.
Policier d'élite, Marc Verillotte a été de tous les combats. En 2012,;il est touche´ a` la tête et à l'épaule par des tirs de Mohamed Merah.
En janvier 2015, il participe a` la traque des fre`res Kouachi et à l'intervention sur la prise d'otages de l'Hyper Cacher : c'est lui qui fait sauter une des deux portes pour permettre à ses coéquipiers de neutraliser le terroriste. Quelques mois plus tard, ce sont les terribles attentats du Bataclan...
En se confiant au grand reporter Karim Ben Ismaïl, Marco, comme on l'appelle, va droit au but. Ses mots fusent comme un tir en rafales. Il nous plonge au coeur de l'assaut. À chaque page, on sent l'odeur de la poudre, on entend claquer la culasse des armes, l'adre´ naline monte. Son récit nous permet de partager le doute et la cole`re de ceux qui sont prêts à donner leur vie pour sauver la nôtre.
Mission après mission, en France et à l'étranger, Marco et ses frères d'armes ont construit leur légende et n'ont jamais aussi bien honoré la devise du RAID : « Servir sans faillir ».
Le crime fascine, passionne... et fait vendre. Or, depuis l'engagement de Voltaire dans l'affaire Calas et celui des « intellectuels » dans l'affaire Dreyfus, l'histoire et les historiens ont toute leur place pour enquêter sur cette « passion française ».
Du procès de Gilles de Rais à l'assassinat de Jacques Roseau - la dernière victime de l'Algérie française -, en passant par le procès du régicide Damiens, l'affaire des « chauffeurs » d'Orgères, celle de Joseph Vacher, qualifié de « Jack l'Éventreur français », des soeurs Papin ou encore de la tuerie d'Auriol, c'est en somme à un voyage à travers sept siècles qu'invite cet ouvrage. Un retour sur des affaires, grandes ou petites, célèbres ou inconnues, oubliées ou mythifiées - du Moyen Âge à la Ve République - que relate avec brio l'équipe réunie sous la direction de Jean-Marc Berlière.
L'ancien patron de l'antigang dévoile l'envers du décor du 36, quai des Orfèvres.
Sans langue de bois, il dit tout.
La vie d'Yves Jobic incarne l'histoire de la police parisienne. Dernier patron de l'antigang à l'ancienne, il a décidé de parler, et de tout dire. Emprisonné, puis blanchi et indemnisé, il a été nommé à la tête de la célèbre brigade de recherche et d'intervention, la BRI.
Il dévoile ici, sans langue de bois, tous les moyens utilisés par la PJ, à commencer par le recours aux indics, domaine dans lequel il a excellé pour pénétrer le milieu où se côtoient les plus grandes légendes de la pègre, les pires assassins, mais aussi certaines élites...
Dans un style net et percutant, l'ex-commissaire retrace les trajectoires sanglantes des criminels qu'il a côtoyés, les unions et les conflits, les guerres de clans, mettant en scène Francis le Belge, les frères Hornec, parrains du puissant clan de Montreuil qui régna sur le milieu pendant les années 1990, ou encore Momo Amimer, le sérial braqueur.
Il revient sur les enquêtes les plus sensibles qui ont fait la une de notre actualité : des opérations risquées aux surveillances sur le fil en passant par les infiltrations épiques et les arrestations périlleuses qui ont rythmé le quotidien du Quai des Orfèvres.
Partir explorer le darknet, quelle drôle d'idée !
Un voyage sidérant, effrayant parfois, dans une sorte de zone libre enfouie dans les profondeurs de la Toile... où le meilleur côtoie trop souvent le pire.
Une plongée riche en surprises au coeur du darknet, avec un flic 2.0.
Dans les couloirs des tribunaux, on la surnomme « la lionne ». Clarisse Serre détonne à tous les niveaux parmi les avocats pénalistes. Quand ses confrères ont adopté le confort d'un cabinet parisien, elle préfère s'installer à Bobigny. Quand elle embrasse sa carrière dans le pénal, c'est pour défendre des délinquants violents ou des figures du grand banditisme. Comment une femme peut-elle trouver sa place dans cet univers brutal ? À force de ténacité, répond l'intéressée. Qu'elle évoque les affaires qu'elle a plaidées, sa vision du système judiciaire, ses doutes, ses combats, ou encore le féminisme, Clarisse Serre bouscule par son goût de la controverse et son franc-parler. Frondeuse, intrépide et incisive... Il existait des ténors du barreau - une diva est née !
Classée parmi les trente avocats les plus puissants de France par le magazine GQ, Clarisse Serre a su gagner le respect de ses confrères comme de ses clients, qu'ils soient petits délinquants ou criminels endurcis. Un rapport au réel brut et sans fard, qui n'est pas passé inaperçu puisqu'elle a été consultante pour la série phénomène de Canal Plus Engrenages.
"Avec leurs mots, ces parties civiles, ces rescape´s sont parvenus a` dire l'horreur, l'effroi. On sortait de ces audiences hante´ par ces visions, cette sensation de mort imminente ", écrit Sylvie Caster.
Elles sont dix. Dix femmes avocates que les projecteurs ignorent, préférant leurs confrères, les fameux « ténors du barreau ». Chacune de ces avocates a, dans le coeur, un procès particulier, un de ceux dont on ne se remet jamais vraiment. Elles ont défendu Guy Georges, la famille d'Ilan Halimi, Bertrand Cantat, Charles Pasqua, un Premier ministre des Balkans ou des anonymes accusés de matricide, d'agression sexuelle, de tentative de meurtre. Ces procès, ce qu'ils disent d'elles, elles le racontent pour la première fois. Voici une passionnante plongée dans la psyché des grandes « ténoras ».
Ce récit, choral, résonne comme un pied de nez aux « ma vie, mon oeuvre » publiés par leurs homologues masculins, qui ont longtemps soutenu que le pénal n'était pas un métier pour les femmes. Pascale Robert-Diard, Le Monde.
Préface inédite de Philippe Jaenada.
Chapitre inédit : le portrait d'Olivia Ronen, avocate de Salah Abdeslam.
Robert Badinter L'Abolition « Ce livre est le récit de ma longue lutte contre la peine de mort. Il commence au jour de l'exécution de Claude Buffet et de Roger Bontems, le 24 novembre 1972, et s'achève avec le vote de l'abolition, le 30 septembre 1981.
Depuis lors, l'abolition s'est étendue à la majorité des Etats dans le monde. Elle est désormais la loi de l'Europe entière. Elle marque un progrès irréversible de l'humanité sur ses peurs, ses angoisses, sa violence.
A considérer cependant les exécutions pratiquées aux Etats-Unis, en Chine, en Iran et dans de nombreux autres pays, le combat contre la peine de mort est loin d'être achevé. Puisse l'évocation de ce qui advint en France servir la grande cause de l'abolition universelle.» Robert Badinter
Robert Badinter L'Exécution «Un grand roman classique, une histoire de haine, de sang, de mort et d'amour. Oui, d'amour. Unité de temps, de lieu, trois personnages : l'auteur, son vieux maître, la victime - oui, la victime - et puis la foule, avec quelques silhouettes bien plantées au premier rang. Un récit qui va droit son chemin vers la réponse à l'unique question : mourra-t-il oe Ce qui importe, c'est de savoir ce qu'est la justice, comment elle fonctionne, à quoi sert un avocat, pourquoi la peine de mort. C'est tout cela qui nous bouleverse dans ce beau livre, dur et sensible à la fois. Ne laissez plus passer, en tout cas pas ainsi, ce qu'on nomme par dérision peut-être la Justice des hommes.» Pierre Viansson-Ponté, Le Monde, 3 octobre 1973.
De Solon aux gilets jaunes, l'expérience maintes fois répétée dans l'histoire nous enseigne que l'injustice, lorsqu'elle dépasse certaines bornes, engendre inévitablement la violence et menace la paix, aussi bien entre les nations qu'en leur sein. La justice sociale n'est pas un supplément d'âme pour des idéalistes au bon coeur, mais un gage de stabilité pour des politiques réalistes. L'histoire peut-elle aussi nous apprendre ce qu'est la justice ? Ou bien ne nous laisse-t-elle voir que les funestes effets de son absence ?
Après les scènes d'horreur du Bataclan, des terrasses et du Stade de France, vint le temps de la justice. Au déferlement de violence répondirent les témoignages, les débats et les plaidoiries. Pendant dix mois.
Guillaume Auda s'est rendu quasiment tous les jours aux audiences du Palais de justice. Lui qui avait couvert en reportage l'émergence de l'État islamique, lui qui fut parmi les tout premiers journalistes devant le Bataclan le soir du 13 novembre 2015, puis à Molenbeek lors de la traque des terroristes, s'est totalement immergé dans ce procès historique.
Dans Jeunes à crever, il fait le récit de ces dix mois en apnée, entre l'abjection sans âme du terrorisme et les insoutenables drames individuels. Avocats de la défense ou des parties civiles, rescapés et témoins privilégiés... Guillaume Auda suit au plus près différents protagonistes, dresse le portrait d'une génération frappée de plein fouet par les attentats, explore les coulisses du procès et tente de saisir l'âpre vérité qui se révèle au fil des jours. Il en tire une émouvante et fascinante comédie humaine, un document qui donne la parole à tous, qui ne tait ni les doutes ni la colère, pour livrer une vision juste, à hauteur d'hommes, de ce moment historique.
« En entrant dans le prétoire, j'emporte ma vie avec moi. » Gisèle Halimi se retourne sur son passé. Celui d'une avocate mythique, mais... irrespectueuse, comme elle se définissait elle-même. Irrespectueuse des juges soumis au pouvoir ou aux « bonnes moeurs ». Irrespectueuse des règles d'un Ordre des avocats trop « moral ».
Elle fut l'une des premières à féminiser le mot avocat et s'engagea en faveur des droits des femmes, exigeant le droit à l'avortement et la répression du viol lors de procès retentissants. Mais la vie de Gisèle Halimi, c'est aussi la solitude, les menaces de mort, l'éloignement de ses jeunes enfants, des meurtrissures.
À travers ce livre, elle nous fait revivre ses défenses difficiles, exaltantes, mémorables, de sa première plaidoirie pour un voleur de pommes de terre aux grands procès politiques, et les moments qui ont fait basculer la société. Une existence guidée par sa foi en l'égalité de tous les êtres humains et une soif de justice.
Voici les mémoires d'une femme révoltée, qui a fait de l'irrespect un synonyme du courage.
Presque invisible dans nos maisons et dans nos rues, la mort est souvent cantonnée à ce qu'on en voit aux actualités, dans le cinéma ou les jeux vidéo. La réalité de ce à quoi sont confrontés les gendarmes sur notre territoire est évidemment bien différente au quotidien, et d'autant plus déstabilisante.Recherches de personnes disparues, confrontation à des corps sans vie ou à des situations violentes, douleur de l'annonce d'un décès aux proches, risque physique et psychologique, équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle... Le colonel Rémy Nollet partage son expérience et l'enjeu de préserver la sécurité, l'efficacité, mais aussi la résilience des hommes qui sont sur le terrain au jour le jour. S'appuyant sur de nombreuses situations vécues, sans langue de bois, il nous offre une vision directe de la confrontation à la mort dans ce corps de métier si particulier, et nous fait découvrir le vécu qui se cache derrière l'uniforme.
Colonel de gendarmerie, Rémy Nollet a notamment commandé la brigade territoriale de Blanquefort en Gironde puis la compagnie de Meylan, en charge d'une partie de l'agglomération grenobloise et d'un vaste territoire de montagne. Polytechnicien, il est marié et père de quatre enfants.
Historique, hors normes, bouleversant, tels sont les qualificatifs entendus pendant ce procès sans équivalent des attentats ayant touché la France le 13 novembre 2015.
Dix mois de procès, 2 234 parties civiles, 350 avocats...
L'aquarelliste-reporter Noëlle Herrenschmidt est bien connue pour avoir déjà couvert les procès Barbie, Touvier ou Papon, trois procès pour crimes contre l'humanité qui l'ont convaincue de l'impératif absolu de transmettre par le dessin la parole des victimes. Elle ne pouvait manquer de suivre un événement d'une telle ampleur.
Le 8 septembre 2021, vêtue de son indispensable gilet de travail, accompagnée de ses carnets de dessins et de sa fidèle boîte d'aquarelles, elle retrouve le palais de justice de Paris et sa salle des pas perdus pour s'immerger une dernière fois, avec la même passion, dans le dessin d'audience.
C'est son journal illustré qu'elle nous livre ici, avec les paroles des victimes, avocats, magistrats, greffiers, rencontrés tout au long de ce procès-fleuve, achevé le 29 juin 2022. Elle est accompagnée de son complice de toujours, le magistrat Antoine Garapon, et d'Arthur Dénouveaux, rescapé du Bataclan et président de l'association Life for Paris.
"Elle s'appelait Alexia. C'était notre fille. Et cela fait quatre ans qu'elle a été tuée par celui qui lui avait promis de l'aimer. Depuis, nous ne vivons plus. Nous survivons.
Comment avons-nous pu supporter une telle horreur depuis ce 30 octobre 2017 où nous avons appris par la télévision que le corps d'une jeune femme venait d'être retrouvé dans la forêt d'Esmoulins à quelques kilomètres de chez nous, alors que nous cherchions Alexia depuis deux jours ?" Le 30 octobre 2017, il est environ 15 heures lorsqu'un élève gendarme découvre dans un fourré, en lisière du bois d'Esmoulins, le corps sans vie et partiellement calciné d'une jeune femme simplement habillée de sa tenue de sport. Pour le jeune militaire, il n'y a guère de doute. il s'agit très certainement du corps d'Alexia Daval, disparue deux jours plus tôt. La confirmation deux jours plus tard de l'identité du corps retrouvé provoque l'effroi et fait basculer les parents d'Alexia dans l'horreur.
Pendant trois mois, leur gendre Jonathan, le tueur de leur fille, s'assoit à leur table, pleure avec eux, parle d'Alexia, évoque son absence, son amour et son impossible vie sans elle, alors que dans la nuit du 27 octobre 2017, il l'a frappée à mort avant de l'étrangler, de transporter son corps dans la forêt au petit matin et d'y mettre le feu.
Quatre ans après avoir vécu l'insoutenable, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, les parents d'Alexia, ont choisi de raconter leur histoire pour lui rendre hommage, la faire revivre, tenter d'oublier " l'affaire Daval " et de comprendre enfin ce qui est arrivé à leur fille. Un incroyable scénario qui nous est raconté de l'intérieur, au plus près du tueur, par l'ensemble de celles et ceux qui l'entouraient lors de ces longues soirées de mensonge, de douleur et de manipulation.