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DOMINIQUE HOLLIER
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Après La Brèche, Qui a besoin du ciel est le deuxième volet de la trilogie de Naomi Wallace sur le Kentucky et les ravages du néo-libéralisme à la fin du XXe siècle.
Après la fermeture d'une usine d'aluminium, une bande de voisins se retrouve sans emploi. Tous ont leur lot de malheurs. Parmi eux, Wilda, quarantenaire addicte aux médicaments, et Annette, une mère ayant perdu la garde de sa fille, imaginent des stratagèmes audacieux pour faire chanter le directeur et rouvrir l'usine. À force d'affirmations positives, elles raniment l'espoir dans leur communauté et, plutôt que de se laisser abattre par les épreuves, choisissent la résistance joyeuse.
Cette partition intense pour une distribution multiethnique de tous âges pousse le drame jusqu'aux frontières de la farce et du réalisme magique. Portée par une langue drôle et incandescente, la pièce fait écho à la société d'aujourd'hui, où la solidarité indéfectible peut être une réponse à l'individualisme pathogène. Inspirant. -
En 1977, après la mort accidentelle d'un père ouvrier, Jude et son frère Acton vivent avec leur mère dans la petite maison familiale. La famille a du mal à joindre les deux bouts et Jude est obligée de travailler après l'école pour aider sa mère. Acton, quant à lui, est malmené au collège, jusqu'à ce qu'il se lie avec deux garçons plus âgés, Frayne et Hoke. Les trois garçons scellent un pacte d'amitié : chacun doit sacrifier son bien le plus précieux en gage de fidélité.
Et c'est sa soeur qu'Acton cède à ses camarades.
Quelques années plus tard, Jude, Frayne et Hoke se retrouvent et se remémorent leur jeunesse et ses terribles secrets.
Naomi Wallace dresse le portrait d'adolescent·e·s par la force des choses devenu·e·s trop vite adultes, avec leurs désirs, leurs cruautés, leurs fragilités. C'est une tragédie moderne et sociale qu'elle livre ici.
DISTRIBUTION : Deux femmes, cinq hommes.
GENRE : Drame social.
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«De Shakespeare, le théâtre de Peter Brook est indissociable. Il l'a mis en scène et commenté tout au long de sa vie et il y a fait constamment retour. Si l'on paraphrasait le goût brookien pour les métaphores du vivant, il va de soi que ce fut son "engrai" privilégié. Brook s'est nourri de Shakespeare. Comme de la vie. Brook les a rapprochés, écoutés et explorés avec une égale attention. Il ne s'en est jamais détaché. Ces textes tardifs publiés ici le confirment : le lien de jadis persiste, le dialogue se poursuit et le voyage continue.» GEORGES BANU, extrait de la préface.
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Une vie allemande
Christopher Hampton
- Avant-Scene Theatre
- Quatre-vents
- 10 Septembre 2021
- 9782749815183
Se basant sur des entretiens réalisés dans le cadre de l'élaboration d'un documentaire sorti en 2017, Christopher Hampton fait parler Brunhilde Pomsel, l'une des secrétaires de Joseph Goebbels, rentrée à son service en 1942. Oscillant entre le déni, la mauvaise foi et une naïveté affichée, la vieille dame se confie avec une franchise déconcertante sur son quotidien en temps de guerre, ses relations, et surtout son emploi de sténodactylo au ministère de la Propagande.
La création française d'Une vie allemande a eu lieu le 26 août 2021 au Théâtre de Poche-Montparnasse dans une mise en scène de Thierry Harcourt et avec Judith Magre.
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Un homme, Michael Majeski, part de chez lui pour un voyage d'affaires à Valparaiso dans l'Indiana. Par une série d'erreurs (conscientes ?), il se retrouve à Valparaíso au Chili, héros de pacotille d'un périple qui est en réalité une quête de soi. Cette recherche, il ne se trouve capable de la faire que dans un étalement au grand jour, par le biais de tous les médias possibles, de sa vie privée et de son histoire la plus intime.
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Une mère et ses deux filles, Ada et Ida, dans le bush australien. Elles viennent de tuer leur mari et père, un homme violent, un agresseur incestueux. Que faire du corps ?
Plusieurs personnages viennent leur rendre visite : un ami du père, une voisine, le facteur-flic. Tou·tes comprennent que l'homme n'est pas parti chez sa soeur, comme elles le prétendent, tou·tes font mine d'ignorer la présence du corps, donnant des conseils sur la meilleure manière de le faire disparaître.
Passant de l'exaltation à la sidération, de la peur à la libération, les trois femmes prennent en charge le récit de ce conte noir, entre narration et incarnation, dans une langue rythmée, brutale, hachée. -
En prison, Dalton Chance, seize ans, repense aux événements qui l'ont conduit ici.
Le fantôme de Pace Creagan, la jeune fille rebelle de deux ans son aînée qui l'a entraîné dans un jeu dangereux - traverser un pont avant qu'un train à vapeur n'atteigne l'autre rive -, est là. Face à lui, ses parents broyés par la crise économique de 1929 et Chas, le gardien dont le fils est mort de ce jeu fou. Dans un texte plein d'humanité, les pulsions de désir et de mort enfièvrent les corps de ces adolescents qui cherchaient à vivre.
Un apprentissage difficile, mais émancipateur. Une pièce forte et lumineuse.
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La carte du temps ; trois visions du Moyen-Orient
Naomi Wallace
- Theatrales
- Scenes Etrangeres
- 14 Octobre 2010
- 9782842604110
Dans trois pièces indépendantes, mais liées par la thématique, l'Américaine Naomi Wallace livre trois visions du Moyen-Orient. Son propos politique fort s'appuie sur une puissance poétique certaine. Elle creuse l'intime et le réel, et questionne le surnaturel pour renvoyer l'humain à ses contradictions. Yuval, ancien soldat israélien, gardien du fantomatique zoo de Rafah, s'étonne de voir les animaux perdre puis retrouver des morceaux de leurs corps. Quand il rencontre une mère palestinienne, il ne se doute pas qu'il est lui-même déjà mort, comme dans un état d'innocence. Dans une clinique de Tel-Aviv, un vieux Palestinien rencontre une jeune infirmière israélienne qui ne vit que grâce à une double transplantation pulmonaire, dont le donneur est le fils du vieil homme. Une histoire fragile, entre ce souffle et toi. Un jeune étudiant irakien parle de la colombophilie, de sa passion des livres et de l'amour, mais son récit poétique bifurque sur la vie dans un pays soumis à l'embargo et à la guerre : un monde qui s'efface.
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On avait parlé de prendre un politicien.
Aucun intérêt, putain. C'est ces salauds-là qui commandent. Va pas croire. Les politiques, personne n'en a plus rien à foutre. On peut bien zigouiller une cinquantaine de députés. Rien à branler. Par contre, tue cet enfoiré-là, et tout le monde va se demander pourquoi. Eux détiennent le pouvoir absolu dans le monde entier (...)
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Le principe d'incertitude
Simon Stephens
- Avant-Scene Theatre
- Quatre-vents
- 7 Octobre 2022
- 9782749815893
Sur le parvis de la gare de Saint Pancras, le regard de Georgie, une extravagante américaine de 40 ans, croise celui du très discret Alex, de 30 ans son ainé. Cette curieuse rencontre amène ces deux personnages que tout oppose à évoluer. Apprenant l'un de l'autre, leur relation se tisse, évolue au fil de leurs échanges, transformant peu à peu leur vision de la vie. La création de Le Principe d'incertitude a eu lieu le 22 septembre 2022 au Théâtre Montparnasse dans une mise en scène de Louis-Do de Lencquesaing avec Jean-Pierre Darroussin et Laura Smet.
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Ecrite à la suite de la première guerre du Golfe, Au coeur de l'Amérique fouille les zones d'ombre de l'idéologie guerrière américaine.
Des déserts sablonneux d'Arabie saoudite aux motels sordides du Kentucky, de la guerre du Vietnam à celle du Golfe, les personnages de cette pièce sont en quête. Quête d'identité pour Remzi, jeune soldat américain d'origine palestinienne ; quête d'amour pour Craver, affolé sensuellement par Remzi, compagnon d'armes, amant de guerre ; quête du frère perdu pour Fairouz, soeur de Remzi ; quête de vengeance pour Lue Ming, fantôme vietnamienne poursuivant depuis trente ans le tueur de sa fille, un officier hantant encore toutes les guerres impérialistes US...
Naomi Wallace aime à promener le lecteur dans les histoires de vie de ces anonymes pris dans le tourbillon d'une Histoire qu'ils font et subissent. La violence et la sensualité de son écriture font s'entrechoquer les temps et les lieux, la mort et l'amour, toujours présents jusque clans les symboles virils que sont les armes. Une plongée dérangeante, sans concession, au coeur des mécanismes de l'American way of war.
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Une femme est devenue pilote de chasse au sein de l'US Air Force à force de courage et de volonté. Engagée dans le conflit irakien, elle rencontre lors d'une permission Eric dont elle tombe enceinte, un événement inattendu mais qu'elle accepte avec joie, à tel point qu'elle décide de mettre en suspens sa carrière... Quand, au bout de trois ans, elle se présente pour reprendre son poste, sa hiérarchie lui confie le pilotage d'un drone depuis une base militaire. Celle qui ne vivait que pour l'altitude et la vitesse va devoir apprendre à faire la guerre devant un écran. Une guerre à distance, sans risque, mais qui, peu à peu, brouille les repères de la Pilote, jusqu'à lui faire perdre pied.
Cette publication est une coédition L'avant-scène théâtre et Renauld & Richardson
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Toronto, début des années 1960. La mère de Louise, «Grace Kelly de banlieue», s'est évaporée du jour au lendemain sans laisser d'autres traces qu'une impeccable garde-robe et un mot sur le frigo : «Louise sait faire marcher la machine à laver.» Son père, désemparé, semble se transformer peu à peu en un dictionnaire de synonymes. Louise cherche alors ses propres mots, ses idéaux à elle. Ni le travail ni les études ne la passionnent. Elle n'aime qu'Abel.
Celui-ci, fils adoptif des voisins, est un beau garçon généreux qui lit Rimbaud et joue du piano. La nuit, il se promène sur un terrain vague pour observer des animaux. Toujours à l'affût de mystères et d'idées profondes, il défie sa créativité à coups d'alcool et d'improvisations musicales. Ouvert au monde, curieux des autres mais insaisissable, Abel aime-t-il Louise ?
Ce roman d'un amour extrême à la vie, à la mort tire sa force de conviction de l'élégance avec laquelle Barbara Gowdy fait évoluer sur un fil des personnages en manque : manque de mère, manque d'origines, soif de grandeur.
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La jeune rachel, neuf ans, est d'une beauté exceptionnelle.
Elle vit seule avec sa mère dans un quartier populaire de la ville. un soir d'orage, sa mère rentre tard à la maison et ne la trouve plus. ainsi débute un singulier cas de disparition d'enfant : rachel est séquestrée quelque part... comme déjà dans ses autres romans, barbara gowdy traite la relation entre les êtres avec une grande finesse psychologique, et une sensibilité non conformiste pour les errements de l'âme humaine.
La jeune fille et ses ravisseurs sont révélés dans les joies et angoisses de leurs mondes virtuel et réel ; et la mère, dans toute sa force et son sens de l'action. sans personne est un thriller psychologique, mais aussi le tableau d'une détresse intime immense déjà exprimée par son titre, et qui résume la vie de beaucoup au sein de nos grandes villes. le talent de barbara gowdy transforme ici un fait divers en grand roman de société.