Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Prix
-
Cinq contes soigneusement choisis parmi la dizaine que Posy Simmonds, Grand Prix de la Ville d'Angoulême 2024, a publié entre 1987 et 2004. Cinq contes retraduits ou inédits en France, comme autant de «Classiques instantanés», qui constituent le prélude à sa carrière mondiale de romancière graphique. Cinq contes pour enfants, mais assez bons pour que les adultes les lisent. Et y prennent le plus grand plaisir.
-
" familles recomposées, je vous hais.
" excédée par l'intrusion incessante de ses beaux-enfants et de l'ex de son mari, charlie, gemma bovery décide de s'installer avec celui-ci loin de londres, dans une fermette du bocage normand. là, elle découvre avec émerveillement les charmes de la campagne française. mais le " french way of life " a ses limites. l'ennui guette. gemma prend un amant sous l'oeil jaloux de joubert, le boulanger, qui se fait le chroniqueur de sa déchéance amoureuse.
Le décor, le destin, le nom de l'héroïne vous rappellent quelqu'un. c'est à dessein. posy simmonds donne à l'emma bovary de flaubert une arrière-petite-fille en jean, baskets et lingerie fine. personne ne sort indemne de cette satire, ni ces anglais middle class assoiffés de grands crus et d'exotisme continental, ni cette petite bourgeoisie française aux manies insupportables. du désir de grandeur et de ses désillusions.
De l'influence des régimes amaigrissants sur la fidélité conjugale. splendeur et ridicules du désordre amoureux. le grand gustave y retrouverait ses petits.
-
Secrets de famille, déchirures cachées, enfance gothique, anxiétés sexuelles et grande littérature.. Une autobiographie familiale à l'humour sombre et à la lucidité éblouissante... Bruce Bechdel enseigne l'anglais dans une petite ville de Pennsylvanie tout en dirigeant le «Fun Home», le salon funéraire familial. Sa sensibilité, sa passion des livres, son raffinement s'expriment tant dans l'embaumement des corps que dans la restauration obsessionnelle de sa maison et la dictature esthétique à laquelle il soumet sa femme et ses trois enfants. La jeunesse d'Alison, sa fille, est envahie par l'ombre de ce père aux secrets brûlants, ogre des sentiments à la fois distant et infiniment proche. Elle découvre en même temps sa propre homosexualité et celle, soigneusement cachée, de ce tyran charmant, inconséquent et tourmenté, dont la mort brutale à 44 ans a tout d'un suicide. Dépassant de loin sa fonction d'exorcisme personnel, cette plongée vertigineuse dans les non-dits d'une famille américaine est le prétexte à revisiter l'une des plus grandes révolutions du XX? siècle - celle des genres sexuels.
-
Le ciel dans la tête
Antonio Altarriba, Sergio Garcia Sanchez
- Denoël
- Denoel Graphic
- 20 Septembre 2023
- 9782207164860
Des mines du Kivu aux mirages de l'Europe, Nivek, l'enfant soldat, arraché aux griffes de la misère par l'appel d'une vie meilleure, traverse une Afrique magique et tragique, d'une violence et d'une beauté à couper le souffle. Les épreuves de ce voyage initiatique le préparent aux périls de la Méditerranée, mais pas aux déconvenues qui l'attendent sur sa rive privilégiée. À l'ombre de Cervantès et de Mark Twain, un récit épique porté par les visions hallucinées d'Altarriba et les images somptueuses de Sergio Garcia.
-
Cassandra Darke, Londonienne pur jus, vieille teigne misanthrope, mauvaise coucheuse en surcharge pondérale, n'est pas sans rappeler le célèbre Scrooge de Dickens. Elle ne pense qu'à elle-même et aux moyens de préserver le confort dont elle jouit dans sa maison de Chelsea à 8 millions de livres. La galerie d'art moderne de son défunt mari a été le théâtre de fraudes qui l'ont mise en délicatesse avec la justice et au ban de son milieu. Mais Cassandra s'accorde le pardon, au prétexte qu'«à côté de tous ces meurtriers récidivistes, on se sentirait presque comme Blanche-Neige». Ses fautes n'impliquent «ni violence, ni arme, ni cadavre». Hélas, dans son sous-sol, une ex-locataire, la jeune et naïve Nicki, a laissé une surprise qui pourrait bien s'accompagner de violence et d'au moins un cadavre... Affinant encore sa virtuosité unique, entre roman et bande dessinée, Posy Simmonds poursuit la fresque de l'Angleterre moderne entreprise dans ses livres précédents et donne sa vision au scalpel du Londres brutal et fascinant d'aujourd'hui, «entre paillettes et galères». Son coeur, comme toujours, penche pour les chiens perdus, mais le portrait qu'elle trace de Cassandra, cette femme trop riche à l'hiver de sa vie, est vibrant d'empathie. Pur plaisir. Pur Posy.
-
La loi très restrictive de Floride interdit à tout individu condamné pour délit sexuel de vivre à moins de 1000 pieds d'un endroit où étudient ou jouent des enfants. C'est ce qui fait de Contrition Village un terrible ghetto de pédocriminels, violeurs et harceleurs. Et, forcément, quand une mort bizarre par immolation frappe l'un de ses résidents, l'enquête ne peut prendre qu'un tour de plus en plus noir à mesure qu'elle s'enfonce dans les ténèbres d'une Amérique hantée par le péché.
-
Avec son nez refait, ses jambes interminables, ses airs de princesse sexy, son job dans la presse de caniveau, ses aspirations à la célébrité et sa facilité à briser les coeurs, Tamara Drewe est l'Amazone urbaine du XXI? siècle. Son retour à la campagne, dans le village où a vécu sa mère, est un choc pour la petite communauté qui y prospère en paix. Hommes et femmes, bobos et ruraux, auteur à gros tirage, universitaire frustré, rock star au rancart, fils du pays, teenagers locales gavées de people, tous et toutes sont attirés par Tamara, dont la beauté pyromane, les liaisons dangereuses et les divagations amoureuses éveillent d'obscures passions et provoquent un enchaînement de circonstances aboutissant à une tragédie à la Posy Simmonds, c'est-à-dire à la fois poignante et absurde. Librement inspiré du roman de Thomas Hardy Loin de la foule déchaînée, un portrait à charge délicieusement cruel et ironique de l'Angleterre d'aujourd'hui.
-
Fun Home, chef-d'oeuvre d'introspection familiale, élargissait le territoire du roman graphique. Avec cette nouvelle plongée dans l'alchimie fondatrice des êtres, de leur conscience, de leur sexualité, Alison Bechdel apporte une profondeur inconnue. Son père était le sujet du premier livre. Cette fois, elle tourne le scanner ravageur de sa lucidité et de son humour vers sa maman : lectrice vorace, mélomane invétérée, ardente actrice amateur. Mais aussi, épouse infortunée d'un gay du placard, mère dont les aspirations artistiques ont bouleversé l'existence de sa fille, mais qui a cessé de la toucher et de l'embrasser à l'âge de sept ans. Là où James Joyce et Proust étaient les anges tutélaires du premier livre, ce sont les figures de Virginia Woolf, du pédopsychiatre Donald Winnicott et de l'extraordinaire auteur pour enfants D. Seuss, qui illuminent cette traversée des gouffres mère-fille, prétexte pour Bechdel à revisiter les replis d'une enfance singulière, les tourments d'une artiste à la poursuite de la vérité et les errements d'une vie amoureuse de serial-monogame.
-
L'épopée espagnole ; intégrale
Antonio Altarriba, Kim
- Denoël
- Denoel Graphic
- 24 Mars 2021
- 9782207162835
Préface de Viviane Alary
-
Enrique Rodriguez Ramirez est professeur d'Histoire de l'Art à l'université du Pays Basque (où Altarriba a enseigné la littérature française). À 53 ans, il est à l'apogée de sa carrière. Sur le point de devenir le chef de son champ de recherches, en proie aux rivalités académiques, il dirige un groupe d'étude intitulé : «Chair souffrante, la représentation du supplice dans la peinture occidentale.» Bruegel, Grünewald, Goya, Rops, Dix, Grosz, Ensor, Munch, Bacon sont ses compagnons de rêverie et la matière de son travail. Mais sa vraie passion, dans laquelle il s'investit à plein, est plus radicale : l'assassinat considéré comme un des Beaux-Arts.
-
Adrian Cuadrado est conseiller en communication du Parti Démocratique Populaire, force dominante de l'échiquier politique espagnol vouée à la corruption, aux magouilles financières, aux coups tordus, à la manipulation des consciences et des suffrages. Roi du storytelling, Adrian est l'un de ces spin doctors chargés de produire la lumière qui illuminera le meilleur profil d'un candidat, en fera un produit désirable pour les électeurs. Menteur par vocation, par profession et par nécessité conjugale, il est l'heureux détenteur d'une double vie, entre son épouse et ses deux enfants à Vitoria, et sa maîtresse torride à Madrid. Pour l'heure, sa mission est de faire entrer dans le grand bain national le jeune élu local Javier Morodo, dont l'homosexualité assumée offrira un gaywashing au Parti, trop longtemps accusé d'homophobie. Tâche élémentaire pour Adrian, que vient compliquer la découverte inopinée de trois têtes coupées de conseillers municipaux artistement conservées dans des bonbonnes en cristal. Qui est derrière ces meurtres baroques ? Quel lien les rattache à une opération autour des palais en ruine qui constellent la cité basque ? Soudain, la vie d'Adrian l'imposteur se détraque, menaçant de faire mentir sa devise, selon laquelle «le menteur est un dieu dont le verbe crée des mondes».Avec ce tome ultime, la très sombre «Trilogie du Moi» acquiert sa dimension finale. Celle d'une ode lovecraftienne à la ville où l'auteur vit depuis des décennies, où tous les fils se nouent, toutes les trajectoires se recoupent, tous les conflits se terminent (mal le plus souvent) pour tracer le portrait d'une Vitoria noire, gothique, mythique. Celle aussi, majestueuse, d'une cathédrale de papier dédiée à nos modernités perturbées.
-
Angel Molinos, docteur en psychologie et écrivain raté, basé à Vitoria comme le héros de Moi, assassin, travaille pour l'Observatoire des Troubles Mentaux (OTRAMENT), centre de recherche affilié aux Laboratoires Pfizin de Houston, qui suit l'évolution des maladies mentales et teste de nouvelles molécules sur des cobayes humains. Sa mission est d'identifier de nouveaux profils «pathologisables» afin d'aider Pfizin à élargir sa pharmacopée. Les nuits d'Angel sont hantées de cauchemars. De retour dans son village natal, que des rumeurs d'homosexualité l'ont forcé à quitter à l'âge 16 ans, il retrouve son père atteint d'Alzheimer et renoue avec l'homme, devenu moine, qui l'a initié à l'homoérotisme. Il comprend que son métier est lié à ce trauma : il crée des catégories d'«anormalité mentale» pour se venger de l'étiquette homosexuelle qui a bouleversé sa vie. Rentré à Vitoria, il décide de rallier la cause d'un collègue qui prétend dénoncer les pratiques d'OTRAMENT. Mais le lanceur d'alerte a disparu, et Angel trouve devant sa porte la main coupée de ce dernier. Ses employeurs auraient-ils décidé de se débarrasser de lui ? L'inventeur de fausses folies serait-il en train de devenir fou ? Cette histoire de Big Pharma découpant nos vies et nos psychés pour optimiser ses profits pourrait se dérouler partout, mais ses tonalités politiques ajoutent un volet au portrait sans fard de l'Espagne contemporaine qu'Altarriba trace de livre en livre. Et la mystérieuse ville basque de Vitoria, au centre de sa «Trilogie du Moi», devient pour lui ce que Dublin fut pour Joyce ou Providence pour Lovecraft, le lieu mythique d'où sourdent toutes les peurs, toutes les hantises qui habitent ses héros.
-
Literary life ; ses chroniques du Guardian 2002-2005
Posy Simmonds
- Denoël
- Denoel Graphic
- 13 Mai 2014
- 9782207117873
«Ces chroniques ont paru chaque samedi entre 2002 et 2005 dans The Gardian Review, supplément littéraire du célèbre quotidien britannique. Ma seule consigne était que tout devait tourner autour de la vie des lettres. Je travaillais en flux tendu - recherche d'une idée le lundi, fol espoir de l'avoir trouvée le mardi, et le mercredi, jour de remise, frénésie de travail matinal, en robe de chambre parmi les miettes de toast. Puis à 11 h 50, course jusqu'au bureaux du journal, au bout de la rue (mais pas en robe de chambre) pour livrer ma planche. Le reste du mercredi était en général consacré à un lunch bien mérité.» Posy Simmonds.
-
Célèbre au Royaume-Uni depuis les années 70 pour son travail de presse et sa longue collaboration avec le Guardian, quotidien de la classe moyenne progressiste britannique, Posy Simmonds n'a été révélée en France qu'à l'aube du XXIe siècle, avec la publication de son premier roman graphique, Gemma Bovery. Depuis, Tamara Drewe, Literary Life et Cassandra Darke ont paru ici, ainsi qu'une poignée d'albums jeunesse dont Fred, l'histoire d'un chat ordinaire le jour, rock star la nuit, ou le délicieux Chat du boulanger. Le public français ignore encore les deux tiers de l'oeuvre de cette artiste prolifique. Objet d'innombrables articles, de critiques et d'exégèses enthousiastes, le travail graphique de Posy n'avait encore jamais été rassemblé dans une monographie. C'est fait grâce à Paul Gravett, journaliste et critique anglais de bande dessinée, commissaire de nombreuses expositions - dont celle que le PULP Festival 2019 consacre en avril à Posy Simmonds, la première en France de cette importance. Proche de l'auteure, cet érudit du 9? Art réunit dans un ouvrage riche et concis un portrait intime et une étude en profondeur des méthodes de travail très spéciales de celle que la presse de son pays surnomme «la mère du roman graphique anglais». On y découvre une Posy très drôle, d'une totale liberté de pensée, à la main sûre et à l'oeil acéré, redoutable caricaturiste de son temps, toujours lucide, jamais cruelle, fascinée par les rapports humains et les failles qui divisent sa société, riches contre pauvres, enfants contre parents, villes contre campagne, observatrice inlassable des grandeurs et vicissitudes de notre présent. Une artiste considérable qui s'inscrit dans la lignée des grands dessinateurs humoristes anglo-saxons tels William Hogarth, Osbert Lancaster, Ronald Searle ou Raymond Briggs. Cette promenade en 120 images dans la partie inexplorée de son oeuvre (incluant de très rares oeuvres de jeunesse) entraînera le flâneur français à la découverte de merveilles inconnues comme Les Trois Silencieuses de St Botolph, True Love ou Le Journal de Mrs Weber, qui font se tordre de rire ses contemporains depuis de longues décennies.
-
«Il n'y a pas de super-héros plus super que Dragman, le héros travesti de Steven Appleby. Appelé aussi Dolly Marie, il mène contre les voleurs d'âmes de Black Mist un combat apocalyptique, névrotique, tendre, drôle - et brillamment dessiné.»Posy SimmondsDepuis qu'il a trouvé, adolescent, un bas de sa mère dans le sofa, August Crimp a découvert deux choses. La première est qu'il adore porter des vêtements de femme. La seconde est que lorsqu'il le fait, il devient capable de voler. Oui, comme un super-héros ! Hélas, cette passion un peu obsessionnelle est contrariée par la peur du ridicule et de la réprobation générale. Si sa mère, puis sa femme venaient à l'apprendre, c'en serait fait de lui. Du coup, il range sagement dans des cartons les tenues et souvenirs de Dragman, le nom de guerre qu'il s'était donné. De toute façon, la ville regorge de justiciers masqués. Mais voici que Cherry Mingle, la petite fille qu'il a sauvée d'une terrible chute du toit du Musée d'Art moderne un jour qu'il s'y était rendu en Dragman, réapparait dans sa vie. Elle a encore besoin de lui, cette fois pour aider ses parents qui ont vendu leurs âmes à la mystérieuse compagnie Black Mist pour lui payer ses études. Dragman reprend donc du service et l'aventure (même si elle finit bien) ne sera pas de tout repos...Comment partager sa vie entre le rôle de bon père de famille et celui de super-héros quand tous vos pouvoirs tiennent au fait de vous travestir en femme ? Telle est la question. Le coming-out et la confession de cette passion très singulière produisent le roman graphique le plus étonnant, détonnant et délirant de l'année...
-
Julian ; apostat, fugitif, conquérant
Robert charles Wilson
- Denoël
- Lunes D'encre
- 25 Août 2011
- 9782207108772
Il s'appelle Julian Comstock; il est le neveu du président des États-Unis. Son père, le général Bryce Comstock, a été pendu pour trahison (on murmure qu'il était innocent de ce crime). Julian est né dans une Amérique à jamais privée de pétrole, une Amérique étendue à soixante États, tenue de main de maître par l'Église du Dominion. Un pays en ruine, exsangue, en guerre au Labrador contre les forces mitteleuropéennes. Un combat acharné pour exploiter les ultimes ressources naturelles nord-américaines. On le connaît désormais sous le nom de Julian l'agnostique ou (comme son oncle) de Julian le Conquérant. Ceci est l'histoire de ce qu'il a cru bon et juste, l'histoire de ses victoires et défaites, militaires et politiques. Fresque post-apocalyptique, western du XXII? siècle, fulgurant hommage à l'oeuvre de Mark Twain, Julian est le plus atypique des romans de Robert Charles Wilson. Une réussite majeure et une critique sans concession des politiques environnementales actuelles.
-
L'étrange cas Barbora S.
Vojtech Masek, Marek Pokorny, Marek Sindelka
- Denoël
- Denoel Graphic
- 14 Octobre 2020
- 9782207159729
Mai 2007, République tchèque. Le bug d'un babyphone permet à un homme d'intercepter les images d'un gamin couché sur le sol d'une maison voisine, nu et menotté. La mère de l'enfant est arrêtée, inculpée d'activités pédopornographiques. Anna, 13 ans, l'une de ses filles présumées, parvient à s'enfuir. L'enquête policière montrera qu'il s'agit en fait d'une femme de 33 ans, Barbora Škrlová, qui a subi opérations, entrainement et régime pour se transformer en fillette. Son père, ancien chef d'une troupe scoute d'extrême-droite, est-il lié à l'affaire? Les mobiles sont-ils sexuels ou sectaires ? L'opinion et les médias tchèques s'enflamment pour le scandale. Quelques mois plus tard, Barbora Š. est retrouvée en Norvège sous l'identité d'Adam, un garçon de 13 ans. Rapatriée en Tchéquie, elle est inculpée de plusieurs crimes. L'affaire, jamais complètement élucidée, conduira à l'adoption de nouvelles lois sur la protection des victimes d'actes criminels.
L'incroyable scandale qui a ébranlé la République tchèque, revisité par deux des meilleurs auteurs et l'un des plus brillants dessinateurs de la scène pragoise actuelle. Un suspense haletant, une plongée à la Millenium dans les gouffres de la pathologie politico-criminelle et du voyeurisme médiatique...
-
L'adolescence est une forme de vie mutante. Forte de cette évidence, l'auteure canadienne Jillian Tamaki ( Skim , Cet été-là ) imagine une université d'un genre un peu spécial, dédiée à des élèves dotés de pouvoirs paranormaux.
Harry Potter ? Oui mais non. Wendy, Marsha, Cheddar, Frances, le Garçon Éternel ne fréquentent pas cette « école des petits sorciers » pour servir de vastes desseins métaphysiques. Pour eux, l'af rontement du Bien et du Mal se limite à la gestion de leurs af res de teenagers. Les jalousies, les peines de coeur, les beuveries, les montées de sève et poussées de croissance, les ra- vages de l'acné, l'ennui, la pénible découverte de soi et autres angoisses exis- tentielles sont les seules préoccupations de ces X-Men en herbe. La gamme de leurs fantastiques pouvoirs (télépathie, télékinésie, invisibilité, immorta- lité, etc.) se décline au quotidien et ne sert qu'à résoudre (ou à compliquer) les problèmes habituels de leur classe d'âge.
Le résultat est une histoire chorale, bâtie autour d'une poignée de person- nages irrésistibles. L'humour subtil de Tamaki, sa passion conf rmée de livre en livre pour l'exploration de l'adolescence, la f nesse et l'acuité de son oeil, contribuent à faire de SuperMutant Magic Academy un graphic novel lui- même mutant. Dessinatrice hors pair, l'artiste nippo-canadienne fusionne toutes sortes de manières narratives et graphiques. La narration combine le laconisme du comic strip façon Peanuts et l'architecture savante des séries TV actuelles. Le trait, d'une incroyable assurance, associe la nervosité du manga à la versatilité crue des webcomics. C'est d'ailleurs ce support qui a vu naître le projet. Pendant quatre ans Tamaki a publié ses pages on-line.
Pour l'édition papier, elle a rajouté quarante planches de facture plus clas- sique. Au total, le livre donne à voir l'immense étendue de son talent et la bienveillance de son regard sur l'âge le plus complexe (et complexé) de la vie humaine.
-
Hans Fallada, vie et mort du buveur
Hans Fallada, Jakob Hinrichs
- Denoël
- Denoel Graphic
- 5 Novembre 2015
- 9782207131114
Le Buveur est l'un des romans les plus personnels de l'auteur du célèbre Seul dans Berlin , Hans Fallada. Il a été écrit secrètement en 1944, alors que Fallada se trouvait en prison, présumé coupable du meurtre de sa femme. Ses propres expériences avec l'alcool et l'histoire de ses échecs répétés constituent la matière première du livre. Rien d'illégitime, dès lors, à combiner le récit de la déchéance de son héros, Erwin Sommer, un homme banal qui se met à boire à l'occasion d'une crise existentielle et entreprend de sacrifier sa femme et sa vie à son addiction, et la véritable biographie de Fallada. L'artiste allemand Jakob Hinrichs, à qui l'on doit déjà l'adaptation graphique du Traum Novel de Schnitzler, qui servit de base à Kubrick pour son Eyes Wide Shut , a méticuleusement étudié la vie et l'oeuvre de l'écrivain. Il mêle de façon convaincante la mise en lumière crue des pathologies du commis-voyageur alcoolique Sommer avec l'histoire bouleversante d'un écrivain de premier plan qui n'abandonna sa dépendance à l'alcool et à la morphine qu'à sa mort, en 1947.
Le trait extrêmement libre et expressionniste de Jakob Hinrichs, traversé de multiples influences - de George Grosz et Otto Dix à Joost Swarte, Ever Meulen ou Henning Wagenbreth - excelle à représenter cette descente dans un enfer personnel au sein d'une Allemagne tenaillée par les tourments d'un mal infiniment plus grand.
-
-
Ce livre est né d'un fait réel : le suicide d'Antonio Altarriba Lope, qui, le 4 mai 2001, âgé de 95 ans, se jeta du quatrième étage de la maison de retraite où il vivait ses derniers jours. Au crépuscule d'une existence de tribulations et de désillusions, il fit le grand saut pour enfin voler librement. Son fils, Antonio Altarriba, a retrouvé les carnets où il avait consigné les détails de sa vie et s'en est inspiré pour écrire cet étonnant roman [bio]graphique.
Cadet d'une famille rurale, Antonio Altarriba Lope naît à l'aube du XXe siècle à Penaflor, un petit village près de Saragosse. Sa soif d'apprendre le distingue de ses frères et des garçons de sa génération. Son voeu le plus cher est de quitter ce monde misérable pour les lumières de la ville. Il rejoint dans la tourmente la cohorte des humiliés, ces millions d 'Espagnols sans travail, sans pain, sans toit, les perdants, les vaincus qui subiront toutes les violences de l'Histoire la fin de la dictature de Primo de Rivera, la chute de la monarchie, la Seconde république, la guerre civile, le régime franquiste, l'exode de la Retirada, la nouvelle monarchie, la transition, jusqu 'aux années Aznar... Une vie tissée d'espoir, de luttes, de défaites, d'efforts et de privations. Altarriba Lope connaîtra le pain noir des sans- terre, fuira l'enrôlement forcé dans les rangs nationalistes, errera dans la France vaincue, luttera contre les Allemands dans la Résistance pour finir par revenir dans l'Espagne de Franco, ajoutant à ses souffrances la mortification de l'exil intérieur...
-
Farid Tawill, Beyrouthin ordinaire, rentre du bureau un soir pour découvrir que l'immeuble où il vit avec sa famille a disparu et que la cité où il est né n'est plus la même. D'étranges créatures hantent ses rues méconnaissables - transsexuel philosophe, propagandiste verbeux et manipulateur, foules hystériques tueuses de chiens, le tout sous l'oeil d'un Batman obèse, figure tutélaire de cette ville avoisinant la Terre, dont le rayonnement si proche teinte d'angoisse sa nuit perpétuelle. Une atmosphère de violence et de sourde sexualité sature ce dédale livré au chaos.
Complètement perdu, Farid se réfugie chez son ami Émile, qui vient de quitter femme et enfants pour s'installer avec sa maîtresse, la languide Ani, qui porte le nom d'un village rendu au désert et pose sur le monde un regard fataliste.
À mesure que la nuit avance, les fantômes, les remords, les espérances et les échecs du passé assiègent Farid. Ce constat de l'absurdité et de la futilité de nos actes trouve son apogée dans une quadruple mort.
OEuvre inaugurale d'un jeune artiste de Beyrouth, cette puissante métaphore de la condition humaine, plongeant ses racines dans l'un des conflits les plus confus et absurdes du XXème siècle, la guerre civile libanaise, signe l'arrivée sur le terrain de plus en plus fécond de la narration graphique de Jorj A. Mhaya, aux accents de Kafka moyen-oriental.
-
La Havane, 1948. Chico, jeune pianiste de génie, rêve de se faire une place parmi les grands du jazz. Rita, à la voix sans pareille, fascine tous ceux qui l'entendent et la voient. Au rythme du Cubop, le be-bop sauce Cuba, l'inévitable idylle se noue. Et se complique tandis que leurs carrières s'envolent et que les malices du destin les égarent sur les sentiers de la gloire. De leur île à Manhattan, de Las Vegas à Paris et Hollywood, ils se connaîtront, se reconnaîtront, se perdront de vue, se retrouveront dans un tourbillon d'afro-jazz, la bande-son de ce boléro amoureux couvrant un demi-siècle de chagrins, de luttes et de triomphes...
Sous ses airs dansants, lumineux et sexy, Chico & Rita, le roman graphique de Mariscal et Trueba, fidèle écho de leur film animé qui connaît le succès dans le monde entier, aborde des thèmes graves, l'âpreté de la réussite, l'aveuglement des sentiments, les conflits de race, de classe, politiques...
-
En 1946, Mervyn Peake, romancier, poète, illustrateur de L'Île au trésor, d'Alice, de La Chasse au Snark, auteur de la Trilogie de Gormenghast, s'installe avec sa famille sur l'île de Sercq. Contre l'ennui des dimanches insulaires, il instaure le rituel des Sunday Books, cahiers dans lesquels il dessine pour ses deux fils, improvisant au fil des illustrations des histoires pleines de fantaisie.
Soixante ans après, Michael Moorcock, géant des lettres anglaises, proche de Peake et passeur de son oeuvre, réinvente les bouts-rimés, les limericks, les aventures extravagantes qui formaient la bande-son perdue de ces images. Deux grands esprits joueurs dialoguent à travers le temps, un trésor familial nous est rendu dans sa magie intacte.