«Conversations» est une série de vingt entretiens donnés par le légendaire compositeur Steve Reich.
Figure de proue du mouvement minimaliste aux côtés de Philip Glass ou Terry Riley, sa musique a influencé nombre de jeunes musiciens, chorégraphes ou artistes.
Il s'entretient ici avec des collaborateurs, des compositeurs, des musiciens influencés par son travail. On retrouve des grands noms tels que Brian Eno, Johnny Greenwood (Radiohead) ou la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker. Avec eux, il revient sur sa carrière, ses inspirations, son approche de la composition...
Ces discussions libres et sans filtre permettent d'entrer en profondeur dans la vie, la pensée et l'oeuvre de Reich. Et de découvrir ainsi les cheminements par lesquels s'est échafaudée la musique de ce compositeur majeur.
C'est dans la douceur du coton que naquit la musique la plus authentiquement mélancolique du XXe siècle. Des fronts qui suent le jour, des doigts qui saignent la nuit : tel fut le destin des pères fondateurs du blues. Voici le livre définitif sur la musique la plus influente du siècle passé. C'est avec un talent de romancier qu'il brosse le portrait des figures séminales du blues, de Robert Johnson à Muddy Waters... Il décrypte les fondements de cette musique avec la précision du musicologue. Et c'est avec l'exactitude de l'historien, qu'il en écrit les annales. Ou plutôt une Odyssée, commencée en Afrique pour s'achever sur le Delta du Mississipi. L'exode maritime et des décennies d'asservissement feront mûrir chez les esclaves cette musique écorchée et mystique : le blues.
4AD est un label légendaire. Créé en 1980 à Londres, il est l'emblème de la scène alternative effervescente des deux décennies suivantes.
C'est d'abord la figure énigmatique d'Ivo Watts-Russell, découvreur de groupes cultes. En citer quelques noms donne le vertige : Nick Cave et The Birthday Party, Pixies, Dead Can Dance... Au son s'ajoutent les pochettes saisissantes de Vaughan Oliver. Cette alliance entre musique novatrice et graphisme racé a forgé l'esthétique farouchement singulière d'un label exceptionnel.
Cette chronique immersive restitue l'énergie ardente du label, au travers de récits glanés au fil de plus d'une centaine d'interviews. À une époque où la musique souffre encore de la standardisation, 4AD demeure percutant, mystérieux, magnétique. À contre-courant, définitivement.
Livre culte d'auteur culte ! Du projet ambitieux d'écrire l'histoire secrète du XXe siècle, Greil Marcus a donné naissance à une encyclopédie de la subversion et de la révolte, un livre inclassable où l'on croise les Sex Pistols, Guy Debord, le mouvement Dada ou encore les gnostiques du Moyen Âge. Selon son auteur, un fil invisible relierait tous les mouvements artistiques, littéraires et musicaux dont le point commun serait le refus des conventions. Un ouvrage érudit, fouillé, stimulant, radical et complètement fou où se dessine au fil des pages une généalogie des révoltés. Intellectuel pop devenu historien des marges et des avant-gardes, Greil Marcus signe ici un livre unique en son genre, devenu un classique des rayons essais tant historiques que sociaux, musicaux et artistiques.
Rip It Up and Start Again s'attache à des groupes comme PIL, Devo, Joy Division, Talking Heads ou Cabaret Voltaire, soit le post-punk qui émerge après la séparation des Sex Pistols jusqu'à l'explosion de MTV. Des deux côtés de l'Atlantique, ces groupes délaissent le rétro-rock pour les musiques noires et électroniques, expérimentent sur les plans sonore, graphique, vestimentaire, théorique, voire économique - le problème du "compromis" commercial est alors crucial. La New Pop dans la seconde partie du livre, avec Madness, Human League, Siouxsie & The Banshees ou New Order s'avère quant à elle moins radicale, plus dansante ou spectaculaire.
Rip It Up and Start Again constitue le premier document exhaustif sur une des périodes les plus passionnantes de l'histoire du rock.
Livre neuf. Modulations. Une histoire de la musique éléctronique. Si vous cherchez un point commun entre Daft Punk et Karlheinz Stockhausen, Giorgio Moroder et Aphex Twin, Public Enemy et Brian Eno, n'allez pas plus loin : ils font tous partie de la plus grande aventure musicale de la fin du XXe siècle (et du début de ce siècle), celle des musiques électroniques. Du futurisme italien jusqu'aux travaux de déconstruction sonore des musiciens de house ou de downtempo, depuis les montages de bandes magnétiques des précurseurs de la musique concrète jusqu'à l'extrémisme brutal du gabber et la douceur ouatée de l'ambiant, en passant par les fulgurances des pionniers de la musique hip-hop et les visions électro-funk des inventeurs de la techno de Detroit, "Modulations" est la première histoire raisonnée de ces musiques publiée en France. Chaque chapitre de volume collectif, rédigé par un spécialiste, à la fois amoureux sonique et critique érudit, couvre une période de leur développement ou une branche de leur activité créative. Des annexes complètent le panorama en s'attardant sur les sous-genres les plus importants et les styles connexes, tandis que des transcriptions d'interviews donnent la parole aux acteurs eux-mêmes. S'adressant au néophyte autant qu'à l'amateur éclairé, "Modulations" offre au lecteur les clefs pour comprendre le texte et le contexte d'unemusique qui a révolutionné notre approche tant de la composition que de l'écoute musicale, en réconciliant avant-garde et grand public.
Le critique Jon Savage a compilé ici pas moins de trente années d'entretiens avec les membres du plus mystérieux quatuor du punk : Joy Division.
Complétées par de multiples anecdotes récoltées auprès de l'entourage du groupe, ces interviews nous font pénétrer dans l'intimité d'un parcours individuel et collectif, une histoire qui s'écrit tandis qu'elle s'énonce.
Elles évoquent la destinée tragique de Ian Curtis, parolier de génie, figure à jamais mythique de la scène musicale anglaise et qui continue dans ces pages à exercer son magnétisme légendaire. En arrière-plan, c'est aussi les contours d'une ville qui se dessinent, Manchester, qui a entièrement façonné ces musiciens. La vivacité de la langue orale ressuscite un groupe, dont la réunion aura été aussi accidentelle qu'extraordinaire.
Montage d'entretiens avec les protagonistes du punk-rock américain, ce livre vivant, drôle, tragique, nous plonge dans la vie quotidienne du Velvet Underground, des Stooges, des New York Dolls, de Patti Smith ou encore des Ramones. Les acteurs relatent avec gouaille des anecdotes délirantes, on rit des frasques d'Iggy Pop ou de l'impayable Dee Dee Ramone. Les amitiés indéfectibles côtoient les antipathies et les amours explosives. Tous dévoilent leur mode de vie extrême, moins centré sur l'image que le punk anglais, refusant le peace and love des années 1960 et la culture de l'argent roi qui naît avec les années 1980. Mais l'innocence paradoxale verse un lourd tribut à ses excès (overdoses, prostitution) et manipule la dérision comme une arme de destruction massive.
À sa parution en 1999, ce livre est d'emblée devenu la bible de la techno. Sicko vous entraîne sur les pistes de ce genre inclassable et en dépeint les figures pionnières, aussi fascinantes que diablement novatrices.
C'est aussi le rêve collectif d'une ville, Detroit, que Sicko retranscrit : depuis les fêtes underground des années 80 jusqu'au boom électronique de la décennie suivante, en passant par les débuts des «Belleville Three», LES créateurs du son techno : Juan Atkins, Derrick May et Kevin Saunderson. Sicko décrit un véritable phénomène culturel, tant l'émergence de cette scène tient du miracle, une conjonction de facteurs inattendus et explosifs : une époque, un lieu, des moyens techniques et des personnalités hors du commun, qui éclaboussent encore la scène musicale mondiale.
Avec bass culture, lloyd bradley livre l'histoire passionnante et passionnée de la musique jamaïcaine, avec ses arrière-plans sociologique, politique, économique et spirituel, depuis les sound-systems des années cinquante en passant par le ska et le rocksteady, jusqu'à l'explosion de bob marley et au-delà.
Il y analyse l'évolution musicale d'un genre qui, prenant sa source dans le calypso, va acquérir son autonomie et devenir l'une des formes les plus originales et fécondes de la musique populaire contemporaine. tous les grands protagonistes de cette aventure donnent ici leur témoignage : prince buster, horace handy, bunny lee ; on y croise les figures mythiques de lee "scratch" perry, peter tosh, jimmy cliff et bien d'autres au-delà de la musique, c'est une culture paradoxale qui est ici décrite, aussi bien en jamaïque qu'en angleterre, où se mêlent extrême violence (les combats de rue des rude-boys) et profonde spiritualité.
Plus qu'une histoire du rap à proprement parler, Can't Stop Won't Stop (d'après la devise du fameux gang des Crips) est avant tout celle d'une génération et de ses combats pour être reconnue dans un contexte politico-social qui aurait voulu la réduire au silence et à l'invisibilité. Je Chang examine à la loupe, fort de centaines d'entretiens et de recherches minutieuses, les quatre phénomènes principaux qui fondent son expression : les MC's (Masters of Ceremony), les DJ's, la breakdance et l'art du gra ti.
Leonard Cohen inspire un respect rarement réservé à un artiste encore vivant. Et alors qu'il continue de créer une musique hors du temps, Liel Leibovitz invente un nouvel art de la biographie. De «Suzanne» à «Everybody Knows», il livre les sources d'inspiration du chanteur et recompose le puzzle d'une vie spirituelle, dans une véritable biographie philosophique. Du judaïsme au bouddhisme, de la poésie canadienne au rock'n'roll, il nous plonge dans une quête de sens et décrit la manière dont Cohen est devenu une star jamais égalée, mais aussi un véritable prophète. Reclus sur l'île d'Hydra avant de se consacrer au bouddhisme, Cohen échappe au cliché de la rock star. Mêlant anecdotes, analyse et contexte, ce portrait parvient à émouvoir, ce dont Leonard Cohen himself a convenu.
Ce montage sulfureux d'entretiens avec les acteurs de la scène techno allemande plonge le lecteur dans la vie nocturne du Berlin de l'avant et de l'après chute du Mur. Servi par la verve de l'oralité et des témoignages de premier plan, il montre que la techno est aussi bien artistique que politique ou... apolitique.
Dans un Berlin dévasté, en proie à l'anarchie, les noctambules ont pris le pouvoir. Squats et autres clubs émergent. Les musiciens de Detroit (Jeff Mills et Juan Atkins) côtoient les Berlinois devenus stars (Westbam ou Marusha). Les DJ cultes et les artistes entrent aussi dans cette danse endiablée. Mais l'argot des fêtards le dispute à la confession intime, notamment celle de trois anciens hooligans de l'Est devenus des organisateurs réputés de rave.
Pendant 1976 et 1977, le punk a rassemblé des stylistes originaires de banlieue, des victimes de Bowie, des adolescents fugueurs, des radicaux endurcis des années 60, des gays hommes et femmes, des artistes, des poupées de discothèque, des criminels, des drogués, des prostituées de toutes les confessions, des hooligans, des intellectuels, des obsédés du gros beat, des parias de toutes les classes sociales. Ce n'étaient pas seulement les groupes en eux-mêmes : le pouvoir qu'ils avaient venait de leur public. Le punk ne reproduisait pas les modes dominantes des beaufs : le sexe hérétique et la politique du genre étaient les clefs de son impact original. Soudain, vous n'aviez plus à rester seul. Vous vous immergiez. Vous preniez du bon temps en passant un mauvais moment. Vous étiez plein de poison. Vous attaquiez la génération de la Seconde Guerre mondiale : tout ce qu'ils ne pouvaient pas exprimer, vous le leur jetiez au visage, la lèvre supérieure bien raide laissant place à un regard vide et un geste violent. " Donnez-nous la Troisième Guerre mondiale que nous puissions revivre. " C'étaient des trucs durs, qui disaient à l'Angleterre ce qu'elle ne voulait pas entendre. Le punk exigeait une implication que beaucoup de fans de la pop et autres obsédés n'étaient pas prêts à assumer ; et, en vérité, les dangers d'une telle esthétique sombre commencèrent à s'exprimer en nombres de morts, en dépendance aux drogues, en cynisme - un nuage noir qui en a hanté beaucoup depuis. Il y avait cet horrible élan vers la destruction tête la première, conscient de lui-même : " vous pouvez toujours dire ", chantaient les San Francisco Sleepers, " si vous allez en enfer ".
JON SAVAGE
Nicholas Cook accomplit ici un véritable tour de force en donnant à voir en si peu de pages ce qu'est la musique. D'où vient-elle ? Comment est-elle construite ? Qu'est-ce qui nous charme en elle ? Nicholas Cook répond à ces questions avec humour et finesse, en s'appuyant sur des exemples qui vont de Beethoven aux Spice Girls en passant par la cithare chinoise. Il analyse les valeurs individuelles, sociales, culturelles et même sexuelles qu'elle véhicule, les différents usages qu'on en fait (du religieux à la publicité), et se place tour à tour du point de vue du compositeur, de l'interprète et de l'auditeur. Il met au jour les structures sociales et institutionnelles qui conditionnent l'approche que chaque société a de la musique.
Publié en 1974 et préfacé par Brian Eno, Experimental Music fait autorité. Nyman y étudie le travail de compositeurs et groupes à l'attitude radicalement novatrice envers les oeuvres musicales, la notation, le temps et l'espace et entrepris de bouleverser les rôles du compositeur, de l'exécutant et de l'auditoire. Il se propose d'explorer cet ensemble de pratiques regroupées sous le titre de "musique expérimentale", dont John Cage est la figure emblématique. Steve Reich, Philip Glass et Morton Feldman sont issus de cette école qui, d'abord décriée pour son étrangeté, a trouvé aujourd'hui un public enthousiaste. L'ouvrage de Nyman, sans équivalent en français, parvient à faire saisir au non-initié les fondements et les enjeux d'un courant qui a influencé en profondeur la musique actuelle.
N. Tosches était tombé par hasard sur un disque enregistré dans les années trente par un artiste dont le nom ne lui disait rien, Emmett Miller. La voix et la musique qu'il entend le chavirent.
Il se lance alors dans une quête qui va durer des années (...) et finit par découvrir qu'Emmett Miller participait à des spectacles de ménestrel blackface, où des Blancs se grimaient en Noirs.
La révolution numérique affecte en profondeur le monde de la musique contemporaine, qui connaît une forme de «désinstitutionalisation». L'on peut désormais composer avec des orchestres virtuels, prendre des cours en ligne, tandis que la notation s'efface devant les répertoires d'échantillons. On n'écrit plus de la musique, on l'édite. Désormais à portée de tous, la musique entretient des liens avec l'image et la performance artistique.
Dans ce panorama, aussi concis qu'érudit, Harry Lehmann propose un point de vue à la fois actuel et visionnaire sur la musique 2.0. Adoptant un point de vue esthétique, historique et sociologique, il introduit le concept de «musique relationnelle», à même de rendre compte d'une pratique plus démocratique, inscrite dans le quotidien.
« Vous ne croyez pas que cette fois, John est allé trop loin ? » dit la mère de John Cage suite à la représentation de 4'33'' en 1952. Le piano de David Tudor n'avait alors émis aucun son. Et pour cause, puisque la partition ne comportait nulle note. Par contre, de multiples bruits, grincements de chaises ou autres, envahissaient le silence. Cage réalisait là une oeuvre inouïe, l'une des pièces de l'avant-garde musicale les plus infl uentes. Kyle Gann en dresse la généalogie. Par le prisme de ces quelques minutes, une fresque intellectuelle, sensible et culturelle se déploie sous nos yeux. L'on rencontre Erik Satie, Marcel Duchamp, Arnold Schoenberg, Robert Rauschenberg, Philip Glass, Henry David Thoreau avant de se ressourcer dans les philosophies zen. Un livre plein de bruit et de fureur.
Avec Waiting for the Sun Barney Hoskins a adopté une démarche originale : raconter non pas l'histoire d'un groupe ou d'un style, mais celle de la scène musicale d'une ville, Los Angeles. Des années 40 à l'an 2000, LA a été un formidable creuset musical : du « cool jazz » de Chet Baker et Miles Davis au
rap « West coast » de Ice Cube, en passant par les inventions du rock le plus déjanté des Doors ou des Byrds. Los Angeles est la ville des paradoxes : entre sublime et ridicule, stars adulées puis déchues, où les figures de la folie destructrice et de la rage du ghetto côtoient les poètes les plus intimistes. Ce gigantesque panorama de la musique californienne, très documenté et riche
d'anecdotes drôles, scabreuses ou tragiques, interroge l'énergie puissante de Los Angeles qui parvient à relever le défi de son écrasante modernité malgré ses illusions de rêve américain. Le livre se lit comme un roman passionnant riche et implacable, dont la ville est le personnage principal, et dont Hoskins dévoile l'envers : combien de coups reçus par Brian Wilson pour un hymne au surf, combien de mois d'isolement pour une ode aux « California Girls », quel degré de paranoïa pour une célébration des « Good Vibrations » oe
Ces deux-là ont beaucoup ri au micro, dans l'intimité d'un studio d'enregistrement de la radio WBAI à New York entre juillet 1966 et janvier 1967. La forme alerte du dialogue permet de mesurer l'humour de ces deux grands compositeurs. Dans ce dialogue à bâtons rompus, dans cet échange d'égal à égal, il est question de musique bien sûr, mais aussi de littérature, de peinture, de politique et du quotidien. Les deux compositeurs parlent aussi de leurs ratages et relatent de multiples anecdotes. Vous apprendrez ainsi comment faire fi du son de la radio de votre voisin sur la plage et aussi que la meilleure oeuvre qui soit est issue d'une tête sans aucune idée à l'intérieur. Car, outre les éclats de rire, ces entretiens sont aussi ponctués de silences. Silences qui donnent du souffle.
Chronique érudite d'une époque et de sa musique, Sweet Soul Music peut se lire comme une galerie de portraits, ceux des personnalités marquantes de la musique soul du sud des États-Unis.
L'on fait la rencontre de personnages légendaires, tels que Ray Charles, Otis Redding, James Brown, Aretha Franklin ou encore Al Green. Cette extraordinaire épopée nous plonge dans une époque clé de la culture populaire américaine, moment où oeuvrent pour la première fois ensemble culture afroaméricaine et culture blanche, musique sacrée et musique profane. Fortement documenté, étayé de nombreuses interviews, Sweet Soul Music est un véritable roman, celui d'hommes et de femmes qui ont changé l'histoire de la musique populaire et participé au grand bouleversement des mentalités raciales et sociales.
The England's Dreaming Tapes comprend tous les matériaux bruts, en particulier les interviews, qui ont permis à Jon Savage de composer sa grande histoire du punk britannique. Une source inépuisable, fondamentale, qui restitue la parole des grands protagonistes phares de cette aventure pop.
Les informations les plus confidentielles fourmillent dans ces propos libérés.
Elles prennent aux tripes comme elles éclairent sur les différences entre punk britannique et punk américain. Le livre met également en relief l'envers du décor (fascistes chics, grossièreté, violence gratuite), souvent passé sous silence. Une somme qui met un point final et va devenir le livre culte concernant la musique, la mode et l'attitude de ce phénomène incendiaire qu'aura été le punk.
Prémonitoire, ce texte sur les "arts-relais" anticipe et prépare le Traité des objets musicaux de 1966. Il formule également les idées qui trouvent leur réalisation pratique dans la "musique concrète" de 1948-1958, dans la musique expérimentale de 1953-1957, aussi bien que dans les recherches actuelles en matière de radiophonie. Dans le souvenir de Schaeffer, cet essai reste lié au passage de la Révolution nationale à la Résistance, de Jeune France au studio d'essai, de l'art populaire à l'avant-garde musicale. Technicien doué pour la réflexion, Schaeffer cherche à établir "l'usage du possible" radiophonique, avant qu'il n'acquiert l'expérience de la création radiophonique elle-même, qui marquera ses écrits ultérieurs. A cette fin, il se propose d'analyser la structure de la radio et du cinéma, ces deux "géants modernes" venus briser "le mur de la vie privée", et de livrer un appareil descriptif de la matière sonore elle-même. Ce faisant, c'est à une véritable "philosophie" de la radio et du cinéma à laquelle il s'attelle ici. Une esthétique, c'est-à-dire, pour lui, une science de ces formes. Le double rôle de transmission et d'expression prêté par Schaeffer à l'instrument mécanique rejoint celui de reproduction et d'art, énoncé par Walter Benjamin. Transmission et expression sont ensuite associées aux fonctions de signification et de suggestion du langage. Reprenant à la technologie du télégraphe et à Paul Valéry le terme de relais, il considère la matière enregistrée comme le véhicule d'idées. L'objet sonore n'est pas pour Schaeffer un produit, c'est une pratique signifiante. Aussi, et en retour, l'enregistrement peut nous permettre d'étudier l'acte même du discours. C'est à une véritable investigation phénoménologique du son et de ses instruments de transmission à laquelle Schaeffer nous convie. Dans le même temps, en mêlant les sources, cet Essai annonce les procédés mêmes de la "musique concrète", intimement liée au langage poétique.