À la recherche des femmes de Proust : une étude originale pour le centenaire de sa mort « Tout ce qui est tendre, poétique, pur, beau » - ainsi qu'il l'écrit à treize ans en réponse à un questionnaire destiné à une camarade de jeux - symbolise la féminité idéale pour Marcel Proust.
Depuis qu'il a vu le jour, le 10 juillet 1871, il a vécu au plus près des femmes et les a aimées. Elles ont été ses confidentes, ses professeurs, celles qui apaisent. Elles lui ont servi de modèles, de muses fines et cruelles ; il les a désirées, admirées, les a comblées de lettres, d'éloges, de reproches, de fleurs, de notes. Et il a souffert pour elles en secret. Il les a dépouillées des fards, des convenances, a agencé leurs traits, leur personnalité, leurs mots avec d'autres, imaginés, pour les faire vivre à travers son oeuvre.
Qu'elles soient duchesses, artistes, grandes bourgeoises, courtisanes, cuisinières, femmes de chambre ou secrétaires, À la recherche du temps perdu les a mises en lumière. D'ailleurs, des quelque deux cents personnages recensés dans l'oeuvre, plus de la moitié - cent vingt - sont des femmes !
Figures d'amour, de tendresse, ou figures du désir et du manque, Jeanne Proust, Adèle Weil ou encore Élisabeth de Clermont-Tonnerre sont remodelées par l'écriture et incarnent les héroïnes de sa littérature. Car « Maman », tante Léonie, Françoise, Gilberte, Mme Verdurin, Odette, Oriane de Guermantes, Albertine, Léa ou encore Mlle Vinteuil, elles, sont immortelles !
Le courage en héritage.
Voilà un an (30 juin 2017) que Simone Veil nous a laissé son courage en héritage. Libre et véhémente, exigeante et sereine, elle n'aura cessé d'être une combattante. Que ce soit pour la cause des femmes, l'adoption, l'IVG, le droit des enfants, ou encore pour l'Europe et en faveur de la mémoire : toujours, elle s'est engagée. Totalement. Sans oublier la culture, qu'elle aura défendue avec passion, sans attendre d'être élue à l'Académie française.
Son destin a côtoyé les extrêmes : Auschwitz, la marche de la mort, Bergen-Belsen, la disparition des siens. Il l'aura conduite aux plus hautes responsabilités, de l'administration pénitentiaires au ministère de la Santé, puis à la présidence du Parlement européen.
Une femme simple et forte. Insoumise. Devenue une figure tutélaire, la conscience des Français. Une femme qui n'aura cessé de conserver son mystère, sa retenue et, parfois, ses doutes. Autant de traits mis en relief dans ce portrait fidèle et documenté.
Belle et rebelle : les vies cachées d'une grande actrice "Elle avait des bagues à chaque doigt..." Mais elle a aussi joué dans plus de cent films et vingt pièces. Et puis elle chantait avec une voix qui enjôla son public, ses hommes, ses amantes... et fit d'elle une icône du cinéma français : Jeanne Moreau.
"Un seul regret, je n'ai pas connu l'amour absolu", déclarait l'éternelle séductrice, qui ajoutait : "Mais il me reste à monter la dernière marche de la vie !" Avant de s'éteindre à Paris à l'âge de 89 ans, le 31 juillet 2017.
Talentueuse, autoritaire, rebelle, souveraine, éprise de liberté, Jeanne a toujours abrité deux êtres en elle : l'artiste populaire, rigoureuse, revendiquant l'indépendance ; et la femme aux multiples identités, faites d'amours secrètes. Si le cinéma et sa vie privée se sont souvent mêlées, elle n'en révèla pourtant rien au public.
Que sait-on des hommes de sa vie ? Certes, elle a séduit des acteurs, a été l'égérie de Pierre Cardin, mais à quel point ces relations ont-elles compté ? Et qu'en est-il des femmes de sa vie, un pan sur lequel elle est toujours restée secrète ? De sa vie de famille, de mère ?
Jeanne Moreau a toujours refusé que l'amour interfère dans sa carrière. Quels obstacles, quelles souffrances a-t-elle dû surmonter pour accomplir sa destinée ? S'agit-il de ce "sentiment d'abandon" dont parlait son ami Jean-Pierre Mocky ?
Pétrie de désirs, de contradictions et de talents, Jeanne a toujours tout assumé. Ses films et ses chansons ont semé des indices pour retrouver, au-delà de la légende, sa vérité. Jocelyne Sauvard orchestre le tourbillon de sa vie à l'aide de nombreux témoignages inédits.
Mars 1918 - novembre 1922. Céleste Albaret et Marcel Proust vivent une relation fusionnelle, dans l'intimité de la chambre d'écriture. Il leur reste mille et cent nuits à partager.Marcel a quarante-sept ans, les jours lui sont comptés, il doit mettre le point final à La Recherche, et reconstituer le conte perdu, Robert et le chevreau. Céleste en a vingt-sept. Elle veille sur lui, sur son oeuvre, et s'interroge : tandis que les avions allemands bombardent Paris et que la grippe espagnole fait des ravages, quelle vie secrète mène-t-il hors de cet appartement ? Il rentre couvert d'éclats d'acier, recrée pour elle les constellations de feu et les soirées mondaines de ces Années folles.Le roman bouleversant d'un amour singulier, absolu, entre l'écrivain de génie et sa précieuse gouvernante, Céleste, qui fut son unique confidente.
« Céleste a perçu le tintement discret. Elle va accourir. Il a besoin d'elle, de son corps rassurant. Chaque jour, elle accourt à son appel, telle une vierge sage vers son époux. Elle attend qu'il restitue pour elle l'enchantement de ce qu'il appelle la vraie vie : la frénésie de la création et du désir. » L'oeuvre de Proust ne cesse d'habiter Jocelyne Sauvard depuis l'adolescence. Auteure de romans, dont Lou est aux anges, d'essais, de contes, de pièces de théâtre, elle est aussi critique littéraire et la biographe de grandes figures des arts et de l'histoire contemporaine.
À voir Charles de Gaulle, figé dans la stature de l'Homme du 18 juin, Yvonne de Gaulle dans celle de « la Discrète », on oublie qu'ils sont un homme et une femme, indissolublement liés au plus profond de l'intime. Charles, sensible, provocant, vulnérable, secret. Yvonne, si courageuse et si pieuse, imprévisible, parfois rieuse, et toujours amoureuse.
Si Charles est Ulysse, Yvonne n'est pas Pénélope. Elle ne reste pas à détricoter son ouvrage en l'attendant. Quitte à emporter quelques pelotes de laine, elle l'accompagne au long de l'odyssée qui les mène de Colombey à l'Élysée.
Derrière l'image du président omniprésent qu'on lui assigne : Charles de Gaulle, le rebelle. Derrière la légende de première dame retranchée dans l'ombre du héros : Yvonne, sa partenaire, allège le fardeau du pouvoir et des chausse trappes.
Elle a en elle quelque chose d'une Princesse de Clèves du XXe siècle, tout gel à l'extérieur, tout feu à l'intérieur. Elle réserve sa passion à un seul être : Charles.
Le grand oeuvre du général demeure la France. D'après Malraux : « C'est elle qu'il a épousée avant Yvonne Vendroux. » Marianne est la maîtresse du Général, dit-on. Dans les coulisses de l'Élysée et les rédactions, on chuchote d'autres prénoms en se rappelant que Charles, avant d'être de Gaulle, fut « un chaud lapin ». On évoque une comtesse polonaise, on lui prête une maîtresse, une deuxième, on s'interroge. Comment le plus haut personnage de l'État pourrait-il être aussi exemplaire ? Le pouvoir est un puissant aimant, c'est connu. Yvonne, l'admirable épouse, garde un sourire de parade, et se renseigne.
Page à page, l'auteur nous fait entendre en contrepoint cette voix inoubliable qui nous prend comme l'amour, comme la musique toujours prenait Léo Ferré. Météorite musicien, poète en rupture d'azur, interprète inaltérable et effervescent, Ferré vu par Léo, au delà de sa légende, dit l'artiste. L'oeuvre, le style, l'homme à nu. Pas d'autobiographie, des chansons qui nous hantent, des musiques qui nous occupent, des mots qui vivent en nous. Grâce à des éclairages croisés, des souvenirs en rafale, Jocelyne Sauvard, retrace le destin exceptionnel de celui qui l'a aidée « à faire son chemin », Léo Ferré. Non stop.
« Mon amour, dit-elle comme elle eût dit ma vie, sachant bien qu'il était quelque chose d'elle-même, non de différent ; s'il s'éloignait, elle serait mutilée. Lui ne disait rien. Sans elle, il irait simplement vers sa mort. C'était un départ "sans retour possible" et elle était en train de le vivre. Une image revenait. La pension pour pêcheurs. On leur louait une chambre. Ils s'y abandonnaient pour quelques jours, pour toujours. Migration des corps pour la première fois mêlés dans les draps. En bas la rivière s'étirait dans un désert d'herbes et de cailloux, l'eau jaune baignait les rives. Et si leur histoire semble appartenir à un temps révolu, c'est juste parce que c'est une histoire particulière. Un amour singulier. » J.S.
D'un continent à l'autre, on rencontre Ran, le petit sculpteur du Taj Mahal, Arun et Vert-de-Gris en
Louisiane, Yo qui quitte sa terre pour fuir la guerre, Chico dans un bidonville de Mexico, Shanti,
jeune Indienne amoureuse d'un homme que sa famille ne lui a pas destiné...
Dans ces nouvelles, des histoires personnelles rejoignent l'histoire collective, dans des tranches de
vie contrastées où point l'espoir.
Dix nouvelles qui nous parlent des ouragans de la vie, de l'Amérique à l'Asie, en passant par
l'Europe, l'Afrique ou la Polynésie...
Dean: On est le premier mai. C'est mon anniversaire. Le quinzième passé ici derrière ces grilles. Et ils m'ont pas encore eu ! Ça fait quinze ans que je tiens le coup Lethal Romance est le onzième ouvrage de Jocelyne Sauvard, auteur de pièces de théâtre, de scénarios, et de plusieurs romans.
Deux rives.
La première comme un rire qui s'égrenne, une rive paresseuse, tapissée de crêpe de chine et d'oeufs mimosas ; la seconde, plus sombre, où l'eau est épaisse comme l'encre d'une pieuvre, où les rochers s'appellent trou du diable et pas de Lucifer. Deux rives opposées, qui font renaître pour Hermine et Anatole des bribes du passé. Deux rives à raccommoder.
Au Salon Tout noir de Paris plage, on est plutôt dans le rouge ! Sous le chapiteau, on tape, on poignarde, on étrangle, les auteurs tombent comme des mouches. Mélisande dédicace son petit bouquin.
Phil Kerfaye, venu de Dakar via Marseille, détective privé, et le commissaire Profire mènent lenquête.
« Mais quelle idée j'ai eue d'épouser cet homme ? » s'est exclamée un jour l'ex-Première dame dans un sourire.
Chacun croit connaître Jacques et Bernadette Chirac. Mais qui sont-ils vraiment, ces deux êtres issus d'un milieu social différent, qu'une incroyable épopée mènera jusqu'au palais de l'Élysée, en passant par la Corrèze, Matignon, l'Hôtel de ville de Paris et le quai Branly ?
Lorsqu'ils se rencontrent sur les bancs de Sciences-Po, ils ont dix-huit ans : Bernadette Chodron de Courcel est aussitôt fascinée par l'intelligence et le brio de Jacques Chirac, petit-fils d'instituteur. Ils se marient juste avant le départ de Jacques pour la guerre d'Algérie. À son retour, il entre avec passion en politique. Bernadette n'aura plus qu'à le soutenir et à le suivre jusqu'au sommet du pouvoir.
À grandes enjambées.
Entre vie privée et vie publique, Jocelyne Sauvard retrace l'histoire d'amour d'un couple qui connut bien des orages, soudé par six décennies d'épreuves, de chagrins et de victoires.
Un jour de 1941, alors qu´elle vient de fêter ses dix-sept ans, Danielle a rendez-vous avec l´Histoire de France, en la personne d´un certain François, alias « Morland ». Ces deux-là ne se quitteront plus. La jeune résistante « aux yeux de chat », devenue Danielle Mitterrand, continuera de résister à tout ce que qui peut être liberticide.
Quarante ans plus tard, l´épouse du président de la République assumera le double rôle de Première dame et de femme d´action, de l´Algérie au Chiapas, et du Kurdistan au Tibet ; puis, pendant un quart de siècle et jusqu´à la fin, celui de présidente de la fondation France Libertés qu´elle a créée...
Danielle Mitterrand ? Une insoumise qui s´est efforcée de changer la chaîne des inégalités. Une sensitive et une secrète, qui aima l´ombre autant que la lumière. Une battante enfin, qui mena sa vie comme trois vies. « La liberté se conquiert », aime-t-elle à dire.
Cette biographie se nourrit d´innombrables documents et entretiens, avec ses proches, ses collaborateurs, ceux qui l´ont côtoyée, mais aussi avec politiques, journalistes et intellectuels - Gilbert Mitterrand, Lionel Jospin, Jacques Attali, Pierre Péan, Mazarine Pingeot, Élisabeth Badinter...