Depuis dix ans, les chercheurs et photographes de l?Inventaire ont constitué en partenariat avec le Parc naturel régional une formidable documentation patrimoniale sur le Perche, restituée aujourd?hui dans ce livre-événement qui témoigne de la diversité des manières d?habiter ce territoire, des modes de construction et de l?évolution de la société rurale depuis le Moyen Âge.
Ces architectures qui ont façonné les paysages renseignent tant sur le quotidien et l?origine sociale des habitants que sur les activités économiques présentes et passées : abritant sous un même toit logis et bâtiments de l?exploitation agricole, la longère connaît son heure de gloire jusqu?au XIXe siècle par l?imbrication savoureuse de ses toits aux multiples dénivelés. Là, ce sont d?étonnantes cités ouvrières. Ailleurs, ce sont les nombreuses tourelles des manoirs médiévaux sertis dans leur «pourpris»...
Mais ce qui relie avant tout ces architectures, des plus modestes aux plus opulentes, ce sont leurs matériaux, extraits localement d?un sous-sol généreux en craie de Rouen, en «grison», en argiles et sables ferrugineux, qui leur confèrent cette harmonieuse unité qui a fait la réputation du Perche. Dispersées au sein des villages et hameaux, elles ont su composer avec la douceur des collines et des vallées percheronnes qui séduisent encore aujourd?hui les citadins à la recherche d?une campagne préservée. Elles forment désormais un héritage vivant partagé entre les natifs du pays et les amoureux d?un territoire singulier et attachant.
Entre 1994 et 2004, l'étude des canaux du centre a porté sur les 800 kilomètres d'un réseau de six voies d'eau : les canaux de Briare, d'Orléans, du Loing, de Berry, de la Sauldre et latéral à la Loire, traversant dix départements répartis dans cinq régions : le Centre (Cher, Loiret, Loir et Cher, Indre et Loire), la Bourgogne (Yonne, Nièvre, Saône et Loire), l'Auvergne (Allier), Rhône-Alpes (Loire) et l'Ile-de-France (Seine et Marne).
Il s'agissait d'aborder les ouvrages de ces canaux pour aboutir à une mise en valeur et à la protection raisonnée, au titre des Monuments historiques, de certains sites caractéristiques ou exceptionnels. Révélation d'un patrimoine méconnu, ce travail a également permis de considérer le canal sous différents aspects : élément formateur d'un réseau, vecteur économique et commercial, initiateur d'innovations techniques et créateur de paysages.
Pendant longtemps on n'a guère prêté attention au patrimoine que constituent les canaux. Pourtant, les ouvrages qui les composent témoignent d'une grande qualité tant architecturale que technique : écluses, déversoirs, ponts, ponts-canaux, système d'alimentation en eau, maisons éclusières, tous attestent de la capacité des ingénieurs des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles à allier patrimoine naturel et patrimoine bâti. Le tourisme fluvial, en plein essor, ne s'y est pas trompé : les canaux montrent à celui qui sait voguer ou cheminer le long de leurs cours qu'ils méritent qu'on s'y arrête.
Cet ouvrage d'une grande lisibilité laisse une large part aux illustrations. L'introduction historique détaillée est suivie d'une présentation par thèmes qui révèlent la beauté des paysages et les particularités souvent méconnues de l'architecture liée à la navigation fluviale, notamment celles des rares et spectaculaires ponts-canaux de Digoin, Cuffy et surtout Briare.
Coeur historique de l'ancien comté de Forez, le canton de Montbrison s'étend de la ligne de crête des monts du Forez, au soir, jusqu'aux rives de la Loire dont les méandres traversent la plaine du Forez, au matin.
Les vingt communes du canton s'étagent ainsi sur un dénivelé de 1000 m. Autour de la roche Gourgon (1405 m d'altitude), de vastes pâturages forment les hautes chaumes où l'on estivait les troupeaux depuis le Moyen Age. Les jasseries, étables d'estive, sont aujourd'hui presque toutes abandonné es, mais l'on fabrique encore ici la fameuse fourme de Montbrison. Plus bas, les collines fertiles du piémont, cultivées en vigne et en vergers, puis la plaine du Forez, autrefois marécageuse mais peu à peu drainée par l'action de grands propriétaires, du comte de Forez aux industriels rubaniers du 19e siècle. Leurs châteaux s'élèvent encore au milieu des grands domaines exploités par de vastes fermes en pisé. Ce paysage aux étendues plates est fermé par de nombreuses haies et bosquets qui masquent les étangs, où l'on pratique la pêche et la chasse, et protègent les prés peuplés de vaches blanches et de chevaux de course.
La ville de Montbrison, capitale du Forez dès le milieu du 12e siècle, conserve de nombreux vestiges de son riche passé. Sa collégiale fondée au 13e siècle est le témoin majeur de la présence comtale au Moyen Age, tandis que ses rues sont encore jalonnées de maisons, hôtels particuliers et anciens couvents illustrant l'architecture civile et religieuse de la Renaissance au 19e siècle. Très documenté et richement illustré, cet ouvrage détaille l'histoire puis le patrimoine architectural, artistique et industriel des vingt communes du canton.
Entre Chinon et Azay le Rideau, sur le flanc d'un coteau calcaire dominant la Manse, le village de Crissay étage ses maisons de tuffeau sur la pente douce qui conduit de l'église au château et à la grand place. Le petit bourg est resté en retrait des grands axes de circulation et s'est ainsi préservé du phénomène de rurbanisation trop souvent dommageable aux abords des petites communes. Ici, la beauté du lieu tient autant à la qualité architecturale des demeures qu'à celle des paysages largement ouverts sur la vallée. L'homogénéité des matériaux (moellon de tuffeau, pierre de taille, ardoise) et l'absence de construction récente confèrent au village son unité. Forte de ces atouts, la commune est reconnue comme l'un des « Plus beaux villages de France ». Elle fait également partie du parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine, comme toutes les communes du canton de L'Ile-Bouchard.
Dans sa première partie, l'ouvrage relate l'histoire du village, de ses origines sans doute gallo-romaines à nos jours, en insistant sur la période du XII° au XVI° siècle, où le fief de Crissay est sous la domination de la famille Turpin et voit l'édification de ses plus belles demeures. La seconde partie, concue comme un guide de visite, détaille les richesses patrimoniales du village : l'église Saint-Maurice, les belles maisons Renaissance de la rue principale, l'impressionnant ensemble du château avec ses ruines et ses souterrains, et les anciennes habitations troglodytes.
Au milieu du 19e siècle, le Haut Jura n'est pas ce bout du monde reculé et isolé que l'on imagine trop facilement : les pierres précieuses taillées dans la fabrique de Lajoux sont livrées en Russie et les horloges comtoises sont distribuées dans la France entière. Toutefois, les transports sont insuffisants pour permettre un véritable essor industriel alors même que les rigueurs du climat imposent d'importer la majeure partie des produits alimentaires. L'arrivée du chemin de fer est donc synonyme d'espoir. Entre 1867 et 1912, les
principales villes du Jura sont donc reliées au réseau national. Mais à quel prix ! Sur la ligne Andelot - La Cluse, l'importance des dénivelés nécessite un recours fréquent aux ouvrages d'art : Viaducs et tunnels s'enchaînent, faisant de cette section la plus chère de France, avec un coût de près d'un million de francs or au kilomètre. Et ces ouvrages sont si impressionnants qu'ils ont valu à la voie ferrée Andelot - La Cluse le surnom de « ligne des hirondelles ».
Cette publication en présente l'histoire, en la replaçant aussi bien dans le texte national que régional, évoquant les nombreuses études qui s'appliquèrent à trouver le meilleur passage, les hésitations du gouvernement, les étapes de la réalisation de cette ligne puis sa vie, son entretien jusqu'à sa renaissance ces dernières années. La deuxième partie est une visite en images : sont ainsi étaillés ouvrages d'art (ponts, viaducs, tunnels, etc.) et bâtiments (gares et maisons de garde-barrière), mais les paysages traversés et les sites liés à la voie (forges de Syam par exemple) ne sont pas oubliés.
Au débouché de la route de Bar-sur-Aube à Troyes dans la vallée de la Marne, le site, possession de la lointaine abbaye de Luxeuil, était un point de passage stratégique entre l'est et l'ouest. Usurpant ces terres, les premiers seigneurs de Vignory jetèrent les bases de l'une des familles champenoises les plus puissantes aux 12e et 13e siècles. Leur importance se matérialisa dans la pierre sous la forme d'une vaste forteresse qui a conservé son donjon du 12e siècle et des tours d'artillerie du 15e siècle récemment restaurées.
L'ambition des premiers seigneurs se révéla surtout par l'édifi cation de l'impressionnante église Saint-Étienne, monument démesuré pour le bourg, que l'évêque de Langres vint consacrer en 1052. Monument emblématique et de référence de l'art roman français, elle abrite une riche collection d'oeuvres d'art dont deux vierges grandeur nature du 14e siècle, une vingtaine de sculptures du 15e siècle dues à « l'atelier de Joinville-Vignory » et une chaire à prêcher attribuée à Jean-Baptiste Bouchardon.
Le village garde encore sa physionomie médiévale et des éléments remarquables comme la mairie-tribunal édifi ée en 1803, les prisons de 1815 et un inédit lavoir de style toscan des années 1830. De beaux hôtels particuliers voisinent avec un habitat ouvrier qui témoigne du passé industrieux de la ville, avec une importante activité de bonneterie. La viticulture disparut quant à elle avec le phylloxéra
La destruction de plusieurs églises, en Anjou en particulier, ont attiré le regard du grand public sur la question de l'usage même de ces monuments souvent désertés de leurs fi dèles traditionnels et dont l'entretien pèse néanmoins sur la collectivité. La restauration des églises est aujourd'hui au coeur des préoccupations. A l'initiative de l'Inventaire du patrimoine de Seine et Marne, professionnels, architectes, chercheurs, maires, élus en charge du patrimoine et de la culture, partenaires associatifs ou bien encore représentants de l'Eglise sont venus témoigner de leurs expériences. Recherche, analyse, questionnement, méthodologie de projet, exemples de restauration étaient au coeur des débats et de la réfl exion des participants. Ces contributions diverses et complémentaires s'organisent autour de trois axes différents -l'église dans l'histoire, la commune face à la restauration, le sens du monument-, chaque axe s'appuyant sur des exemples précis, avec une place particulière réservée au patrimoine religieux de Seine-et-Marne.
Cette lecture peut accompagner la réfl exion des décideurs sur leur politique patrimoniale et les convaincre que « restaurer son église » est un acte citoyen, non seulement fortement symbolique mais utile à la collectivité. Elle est également une mine d'idées et de réfl exion et un guide pratique pour tous les acteurs du patrimoine, de l'élu local à l'amoureux de vieilles pierres attaché à son église de village.