Lyon, 1832. Le soulèvement des ouvriers lyonnais de la soie s'est soldé par un massacre. Les canuts fondent à présent leurs espoirs sur deux institutions : le journal L'Écho de la Fabrique, où ils chroniquent leurs difficultés ; et le conseil des prud'hommes, dont leur révolte a permis la réforme. Mais les négociants, avec le soutien du pouvoir orléaniste, cherchent à saboter ces biens communs. Nous suivons l'émergence accidentée d'une conscience de classe, qui peu à peu prend la place de la solidarité corporatiste. S'affrontent alors les partisans de la lutte et ceux de l'accommodement.
Née d'une commande de l'Opéra de Lyon, la pièce est le fruit d'une double enquête : sur la situation des canuts entre les deux révoltes de 1831 et 1834, et sur les conditions d'exercice du travail aujourd'hui. C'est à la croisée de ces préoccupations que se situe le texte, pièce historique emplie de résonances contemporaines. Il est prolongé par un essai de l'auteur (Faire son travail), qui problématise la relation de la pièce à ses sources historiques et à son contexte d'éclosion, ainsi que par un texte de Marie Evreux (Mille manières de braconner), qui relate l'aventure de la création du spectacle en une période particulièrement troublée.
Dans le massif imaginaire des Hautes Aigues, lors d'un été particulièrement caniculaire, une paroi rocheuse s'effondre dans la montagne de la Grande Reine, emportant trois alpinistes. Quelques jours plus tard, une cliente arrive de Paris avec la ferme intention de réaliser l'ascension.
Nous suivons en parallèle plusieurs personnages pris dans la montagne et confrontés à l'urgence des enjeux qui la concernent. Tous se retrouveront au refuge du Vautour, d'où la gardienne scrute avec angoisse les falaises qui s'effondrent autour d'elle.
Cette pièce est issue d'une résidence des deux auteurs dans le massif de Belledonne, en Isère. Prenant le pouls d'un milieu montagnard profondément bouleversé par les impacts du réchauffement climatique, elle constitue aussi le point de départ d'une aventure théâtrale multidimensionnelle : représentée aussi bien dans les salles que sur le terrain, au plus près des publics et sans artifice, elle suggère un théâtre nomade, adaptable, allant à la rencontre de tou·te·s.