Un soir, Louis Worms, professeur d'université d'une cinquantaine d'années, et son élève doctorante, Géraldine Ruben, ont une relation sexuelle au domicile de Louis, alors qu'ils font un point sur la thèse de Géraldine. Plusieurs semaines plus tard, l'étudiante signale à l'Université le comportement de Louis Worms. Une commission d'instruction est constituée pour décider des suites disciplinaires à donner : le professeur ne nie pas la relation, mais prétend ne pas avoir vu les signes de refus que Géraldine dit avoir formulés.
À partir de cette soirée, François Hien déploie ses personnages entre scènes d'intimité, auditions et plaidoiries de la commission d'instruction, toujours à la frontière des sphères disciplinaire, pénale et politique. Il interroge les angles morts de la notion de consentement et les structures systémiques qui protègent les dominants pour accabler les dominé·es.
La pièce se veut le point de vue d'un homme sur l'onde de choc #metoo. Écrite en 2018, elle a été sans cesse retravaillée par son auteur grâce aux rencontres, discussions et polémiques qu'elle a suscitées.
L'édition de ce texte propose ainsi les retours critiques et les variantes écrites par François Hien pour combler les impensés de son texte. Elle est un matériau pluriel à explorer autant par la lecture que par le jeu.
La Peur. Parce qu'on a découvert sa liaison avec un jeune homme, le père Jérôme a perdu sa paroisse.
Devenu le confesseur des double-vie des hommes d'église, il reçoit une confession terrible, de la part d'un prêtre du diocèse, le père Grésieux. Il en prévient la justice. Il pourrait dénoncer également le cardinal, supérieur du prêtre incriminé, pour avoir caché le secret ; ce dernier le convainc de n'en rien faire. François Hien.
Olivier Masson doit-il mourir ? Alité dans un CHU, Olivier Masson vit depuis six ans dans un état végétatif. Lorsque l'équipe médicale décide d'entamer une procédure permettant de cesser de le maintenir artificiellement en vie, une guerre éclate au sein de sa famille. Son épouse, soutient cette démarche, alors que sa mère y est farouchement opposée. Jusqu'au jour où un aide-soignant tranche, mettant fin aux jours d'Olivier à l'aide d'une injection létale. C'est le procès de cet aide-soignant qui s'ouvre devant nous. Se déploie alors un drame intime, au coeur des machines juridiques, médiatiques et médicales. François Hien.
Lyon, 1832. Le soulèvement des ouvriers lyonnais de la soie s'est soldé par un massacre. Les canuts fondent à présent leurs espoirs sur deux institutions : le journal L'Écho de la Fabrique, où ils chroniquent leurs difficultés ; et le conseil des prud'hommes, dont leur révolte a permis la réforme. Mais les négociants, avec le soutien du pouvoir orléaniste, cherchent à saboter ces biens communs. Nous suivons l'émergence accidentée d'une conscience de classe, qui peu à peu prend la place de la solidarité corporatiste. S'affrontent alors les partisans de la lutte et ceux de l'accommodement.
Née d'une commande de l'Opéra de Lyon, la pièce est le fruit d'une double enquête : sur la situation des canuts entre les deux révoltes de 1831 et 1834, et sur les conditions d'exercice du travail aujourd'hui. C'est à la croisée de ces préoccupations que se situe le texte, pièce historique emplie de résonances contemporaines. Il est prolongé par un essai de l'auteur (Faire son travail), qui problématise la relation de la pièce à ses sources historiques et à son contexte d'éclosion, ainsi que par un texte de Marie Evreux (Mille manières de braconner), qui relate l'aventure de la création du spectacle en une période particulièrement troublée.
Florian est vendeur dans un magasin de DVD. Seul, il assiste au jeu du monde sans y trouver de place. Tout bascule quand il rencontre Olivier, régisseur atypique embauché sur le tournage d'une série à succès, qui le nomme assistant.
L'équipe de télévision investit une usine désaffectée pour y installer ses décors, mais découvre qu'un groupe de sans-papiers maliens s'y est installé. La cohabitation fortuite est perturbée par une bataille politique et administrative. Comédiens et techniciens décident alors de venir en aide aux réfugiés, et de former un groupe militant : les Soucieux.
Florian se retrouve vite pris dans l'engrenage d'un scénario où se mêlent invariablement lutte et idéal, jusqu'à ce que la réalité implacable vienne le sortir de la fiction. Quand le rideau tombe et l'illusion cesse, chacun doit choisir son rôle.
Dans le massif imaginaire des Hautes Aigues, lors d'un été particulièrement caniculaire, une paroi rocheuse s'effondre dans la montagne de la Grande Reine, emportant trois alpinistes. Quelques jours plus tard, une cliente arrive de Paris avec la ferme intention de réaliser l'ascension.
Nous suivons en parallèle plusieurs personnages pris dans la montagne et confrontés à l'urgence des enjeux qui la concernent. Tous se retrouveront au refuge du Vautour, d'où la gardienne scrute avec angoisse les falaises qui s'effondrent autour d'elle.
Cette pièce est issue d'une résidence des deux auteurs dans le massif de Belledonne, en Isère. Prenant le pouls d'un milieu montagnard profondément bouleversé par les impacts du réchauffement climatique, elle constitue aussi le point de départ d'une aventure théâtrale multidimensionnelle : représentée aussi bien dans les salles que sur le terrain, au plus près des publics et sans artifice, elle suggère un théâtre nomade, adaptable, allant à la rencontre de tou·te·s.
De 2017 à 2019, le Collectif X, compagnie de théâtre dont l'auteur François Hien a été en résidence dans le quartier de La Duchère, à Lyon, dans le cadre d'un plan de rénovation urbaine. L'auteur a voulu proposer un récit de cette résidence et de la création de la pièce. Un récit qui ne cache rien des difficultés rencontrées ni des frustrations qu'elles ont générées. Décrivant une expérience sociale et théâtrale collective, esquissant une théorie pratique et socialement située du théâtre politique, le texte est aussi une tentative d'élucidation, par un auteur, des clefs de sa propre écriture. De cette immersion est née la pièce L'Affaire Correra, créée d'abord en feuilleton pour les habitants du quartier, avant de devenir l'une des pièces du répertoire de la compagnie (reprise au TNP en avril 2022) Lyon, quartier de la Duchère : dans le cadre d'une résidence au long cours de trois années (2017-2019), le Collectif X, compagnie de théâtre dont l'auteur François Hien était l'un des membres, a créé une pièce L'affaire Correra. Jouée d'abord en feuilleton pour les habitants du quartier, cette pièce est désormais entrée dans le répertoire de la compagnie. Avec Un théâtre sans absent, essai que lui ont inspiré ces trois années à la Duchère, François Hien propose un récit de cette résidence et de la création de la pièce. Un récit qui ne cache rien des difficultés rencontrées ni des frustrations qu'elles ont générées. Décrivant une expérience sociale et théâtrale collective, esquissant une théorie pratique et socialement située du théâtre politique, le texte est aussi une tentative d'élucidation, par un auteur, des clefs de sa propre écriture.