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Le Realgar
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« Les morts nous quittent aussi » est un diptyque de fureur et de désespoir. Les tragédies incontrôlables s'enchaînent avec une célérité inexorable. Les peuples sont broyés, anéantis par les dictatures. La violence est partout. Dans un climat de terrorisme et de tortures surgissent des figures investies de la rage des peuples, la poétesse Alejandra Pizarnik hantée par la Shoah et Piri Lugones héritière d'une famille de « monstres » subissent l'envoûtement d'une mémoire à la dérive. Les tenailles de l'humiliation agrandissent la cicatrice originelle de l'Argentine des années 70. Face à la terreur, la poésie est refus et transfiguration. Une insurrection brûle dans les corps mutilés, une force de résistance qui hurle face à la dictature militaire. C'est bien d'une chronique de l'enfer qu'il s'agit mais aussi du seul refuge possible : la lumière de l'enfance perdue. Deux figures de femmes se répondent à travers la mémoire collective du pays, de la douleur et de l'amour perdu.
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Connaissance de l'ombre
Delphine Durand, Serge Kantorowitcz
- Le Realgar
- L'orpiment
- 4 Mars 2019
- 9791091365598
« Tombeau de Johnny Panic (Sylvia Plath).
Merveille silencieuse du faible orphelin Le jeu de vivre n'est que la démence d'un intime défunt Tout s'enfonce dans la nuit C'est comme cela que tu aimais Comme les veuves de marin disloquées de lumières orphelines Qui agitent leur mouchoir sur la rivière Dans un quartier triste de Londres Tu appelles et nul ne répond Tu meurs de ne pas rêver avec lui sur ce même oreiller Tu rêves Et un arbre d'oiseaux chanteurs devance Le miel du retour Des flammes d'ombre Le jeu de vivre révèle un cimetière Je ne dois pas croire pour ne pas mille fois mourir Les prodiges ont l'effet de me dire que les étoiles diaphanes n'arrivent jamais Tandis que quelqu'un disserte sur ta jeunesse et les poètes morts »
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« On sort, revient ou ne revient pas de ces pages sans être quelque peu pantelant. C'est que Le coeur vivant des ombres possède une telle intensité, expressive, sensible, historique, personnelle, universelle, ô combien singulière toutefois, recèle de telles fulgurances et brasse tant de vies en son apocalypse que l'on en titube, stupéfait, bouleversé par ce qui rassemble tout l'amour, toutes les profanations et toute l'innocence du monde. Nous sommes confrontés, ici, à une espèce de cime vertigineuse : tout pourrait dès lors s'écrouler, s'envaser dans la fange nauséeuse du temps et des horreurs subies, mais tout s'éveille, ou bruit, battements d'ailes et carcasses d'anges dont on recueillerait les cendres, passion, étreinte, si bien que c'est un chant qui s'élève, né du paroxysme affectif autant que d'une égarante bonté. » Lionel Bourg