À travers des fenêtres de souvenirs, Adrien Parlange raconte le récit émotionnel d'une vie.L'auteur évoque dans ce livre les grands moments d'une existence. Ces moments, tels des bonds et rebonds décisifs, n'égrènent pas tous les âges, ils s'attardent sur l'amour, l'amitié, les sensations fortes, les bouleversements, les impressions persistantes, les échos des bonheurs et des échecs. L'album les fixe par des découpes qui sont autant de fenêtres ouvertes sur des souvenirs, qui cohabitent et écrivent le récit d'une vie. L'auteur a développé un dispositif original pour mieux servir la poésie et l'universalité de son propos.
à première vue, Adrien Parlange compose un imagier « subjectif », aux illustrations vives et élégantes, dont on pourrait se contenter de tourner les pages avec plaisir et curiosité. Mais il ne s'arrête pas là. Un ruban unique que le lecteur manipule spontanément pour lui donner la forme attendue, est pris dans la reliure tel un signet, et vient compléter chaque image hors de la page. En jouant avec les cadrages de l'image, l'auteur prête au ruban un rôle différent à chaque page : la langue d'un gros serpent, le corps d'un petit, le filet de thé sortant de la théière, le lacet défait, l'éclair de l'orage, etc.
à partir de 4 ans
Dans ce grand livre vertical, l'espace est celui d'un arbre, d'une scène qu'il abrite sous ses branchages, et le temps celui de la chute d'une goutte de pluie, de la cime jusqu'au sol.
C'est l'été. Assise sur une branche haute, une jeune fille cueille des fruits tandis qu'au-dessous un garçon peint le paysage. La scène est observée par trois spectateurs. Telle est l'organisation qui se répète d'une page à l'autre, à travers onze tableaux, imperceptiblement modifiés, enrichis et bouleversés par l'arrivée d'un chien, le surgissement d'un écureuil, le bourdonnement d'une abeille, le mouvement d'un personnage... Chaque changement vient légèrement menacer l'équilibre du dispositif et entraîne le récit vers la petite catastrophe finale qui se produira juste au moment où la goutte touchera le sol...
Un matin, un enfant découvre sous son oreiller la queue lisse et pointue d'un serpent. Il pince fort la peau du reptile et reçoit en réponse un cri étouffé, venu de très loin. L'enfant suit alors le long corps sinueux qui lui dessine un chemin à travers le jardin, les rues de la ville, la forêt et les champs... Arrivé à l'entrée d'une grotte, l'enfant s'y précipite et se retrouve nez à nez avec la tête du serpent ! « C'est moi qui t'ai pincé », avoue-t-il d'emblée. Le serpent veut bien pardonner si l'enfant accepte de discuter un peu avec lui, il se sent si seul. L'enfant entame son récit : non le serpent n'est pas seul, il est au contraire partout ; ici il protège une herbe fragile, là il soutient la tête d'un voyageur endormi... Au moment de se quitter, l'enfant promet au serpent de lui donner des nouvelles : une croix tracée du bout des doigts sur la peau du serpent pour dire « je suis là »...
Une rencontre aussi improbable qu'amicale entre deux êtres que tout sépare, qui se choisissent et décident de se lier.
Un jour où le Lion n'est pas là, un enfant courageux décide de visiter sa chambre. Mais à peine entré, il entend un bruit, croit que le Lion revient et se cache sous le lit. Ce n'est pas le Lion, mais une petite fille qui a eu la même idée et entre à son tour dans la chambre pour la visiter. Or, comme au petit garçon avant elle, des bruits de pas lui font croire que le terrifiant occupant des lieux est de retour ; sans réfléchir, elle se cache sous le tapis.
Suit alors un défilé de curieux, qui, tour à tour, sont victimes de la même méprise et se cachent. Dans le lustre, derrière le miroir ou les rideaux, la chambre se remplie encore d'un chien, d'un garçon, d'une volée d'oiseau.
Tous se trouvent ainsi figés dans leur cachette lorsqu'entre finalement le Lion tant redouté. Mais la physionomie de la chambre ainsi envahie a tant changé que le Lion lui-même prend peur et se cache sous sa couverture.
Une petite souris arrive alors et trouvant l'endroit paisible et confortable, s'installe sans le savoir sur la tête du Lion où elle s'endort...
Adrien Parlange travaille ici autour d'une structure fixe de lignes qu'il déforme, transformant l'image sans l'agrandir, la comblant sans la saturer.
Une jeune fille qui ne connaissait de la mer qu'un peu d'eau au fond d'une bouteille, s'endort un jour dans un petit bateau abandonné au bord du canal. Lorsqu'elle se réveille elle tangue sur l'océan, portée par de hautes vagues qui la déposent sur une île.
Trouvant sur la plage un fruit magnifique, elle s'apprête à le dévorer quand un oiseau l'en empêche « J'attends depuis longtemps qu'il tombe, ce fruit est à moi » vocifère l'oiseau. Puis s'enfonçant plus loin dans l'île c'est un poisson qui lui interdit de boire son eau, un chat qui l'empêche d'attraper le poisson, un chien qui lui défend de courir après « son » chat...
Cette fable se dévoile selon la technique particulière d'Adrien Parlange, déjà expérimentée dans l'enfant chasseur : les images se révèlent au fil du récit par la juxtaposition d'une feuille transparente.
L'écriture et le travail artistique minimalistes d'Adrien Parlange lui permettent de déployer un vaste univers de jeu et de poésie. Cette jeune fille a-t-elle rêvé son voyage ? Au lecteur de choisir.
Un soir un enfant écoute sa mère lui lire l'histoire de l'enfant chasseur. Il s'endort sans y croire, mais le lendemain, il suit sa trace dans la forêt, interroge les animaux qui pourraient le renseigner et le conduire jusqu'à lui.
Ce livre propose au lecteur une relation inédite : être cet enfant en utilisant son portrait pour faire apparaître soi-même l'élément narratif déterminant de chaque page.
Les signes laissés par l'auteur dans l'image (croix, rond, boucle, angle droit), permettent par une manipulation simple de placer le transparent de façon à révéler une forme, un personnage, un objet ou même une idée cachés. L'apparition, presque magique, procure au lecteur une impression puissante « d'appartenir » au livre.
L'écriture et le travail artistique minimalistes d'Adrien Parlange lui permettent de déployer un vaste univers de jeu et de poésie. Cet enfant chasseur n'est-il pas le double sauvage du lecteur ? Un enfant dont la liberté donne à rêver, mais qui cependant ne peut le faire renoncer à la douceur d'une maman et d'un oreiller.
Le collectionneur dont il est question dans ce livre, n'a pour passion ni les timbres, ni les pièces, ni même les trèfles à quatre feuilles. Non, ce qui l'intéresse et ce à quoi il consacre sa vie, ce sont les flèches. Pas n'importe quelles flèches : celles qui indiquent la droite. De l'autre côté de la rue, son voisin trouve cette manie ridicule, pour la bonne raison qu'il est lui-même collectionneur de flèches, mais celles qu'il affectionne montrent la gauche.
Lorsqu'un jour, dans une brocante, les hommes se trouvent nez à nez, tous deux sont alors persuadés que la flèche extraordinaire qui se trouve à leurs pieds leur revient de droit, car, bien entendu, selon le côté où l'on se trouve, celle-ci marque la droite... ou la gauche. Les deux collectionneurs n'ont d'autre choix que de partager leur trouvaille et de devenir ami...